Jeux olympiques de Vancouver : les chasseurs d’or blanc

Quatre ans d'attente pour quelques minutes de gloire. Les Jeux Olympiques d’hiver se préparent à débouler sur vos chaînes de télévision, malheureusement assez tard dans la nuit. Un moment que prépare depuis des mois voire des années une poignée de sportifs régionaux. À Vancouver, du 12 au 28 février, ils veulent tous décrocher la consécration suprême : l’or olympique. Beaucoup ont une chance de médailles.

PATINAGE ARTISTIQUE
Delobel-Schoenfelder
Le duo de patineur lyonnais a vécu une préparation pour le moins originale. La patineuse, Isabelle Delobel, a accouché à l’automne d’un petit garçon. Malgré une préparation tronquée, le tandem qui s’entraîne à la patinoire Charlemagne visera le seul titre qui manque à son palmarès : une médaille olympique. Ils arriveront à Vancouver en n’ayant disputé aucune compétition. Du coup, ils ne peuvent ajuster leur programme en fonction des réactions des juges. Pour eux, ce sera quitte ou double. Avant les péripéties de leur préparation olympique, le couple de danse sur glace lyonnais squattait les premières places des compétitions mondiales.

COMBINÉ NORDIQUE
Jason Lamy-Chapuis
Il aborde les JO en grand favori dans sa discipline : le combiné-nordique (une épreuve de saut à ski et une de ski de fond). Il est en tête de la coupe du monde de la spécialité et a déjà remporté cinq victoires. Il a fait des Jeux de Vancouver l’objectif majeur de sa saison et personne ne semble en mesure de le priver d’une médaille d’or. Il n’a que 23 ans mais dispose déjà d’une solide expérience. Aux Jeux de Turin, en 2006, il était parmi les outsiders mais avait dû se contenter d’une quatrième place. Depuis il est devenu un athlète complet en comblant ses lacunes en ski de fond. Il est l’une des plus sûres chances de médaille pour la France.

SKI DE BOSSES
Guilbaut Colas
Dans cette discipline qui a toujours souri aux français, rappelez-vous des exploits d’Edgar Grospiron, Guiblaut Colas visera l’or olympique. Ce casse-cou n’a pas été épargné par les blessures depuis le début de la saison mais il revient en forme à quelques semaines des Jeux Olympiques. En janvier, l’acrobate de La Plagne a “claqué” trois podiums dont une victoire.

SKI CROSS
Ophélie David
Sa discipline a fait son apparition aux Jeux Olympiques de Turin et avait ravi les spectateurs par son originalité et son côté spectaculaire. Le skicross rassemble six concurrents qui s’affrontent sur la même piste. La France aura de grandes chances de médaille grâce à Ophélie David. La skieuse de L’Alpe d’Huez est actuellement en tête de la coupe du monde. Elle a d’ailleurs remporté les six dernières coupes du monde et les trois derniers X-Games, le grand rendez-vous US des disciplines hivernales “extrêmes”. Sur le papier, l’or olympique lui tend les bras. Ne reste plus qu’à le décrocher.

SKI ALPIN
Sandrine Aubert
Révélation de la fin de l’hiver 2009, Sandrine Aubert est repartie sur des bases encore plus élevées depuis l’ouverture de la saison de ski. À l’heure où nous écrivons ces pages, elle est en tête du classement général de la Coupe du monde de slalom. Elle a remporté deux courses avec la manière. Elle s’affirme en leader de l’équipe de France féminine. Une véritable surprise. Il y a un an, elle était une skieuse régulière dans le Top 20 mais souvent loin des podiums. La métamorphose a lieu en mars 2009. La slalomeuse des Deux Alpes remporte les deux dernières étapes de la Coupe du Monde. Depuis elle surfe sur une vague de confiance et le relâchement de son ski fait le reste. La slalomeuse des Deux-Alpes fait partie d’une génération décomplexée. Pas le genre à cogiter avant une course mais plutôt à laisser parler son instinct. Une méthode qui paie jusqu’à présent mais son ski à haut risque est parfois à double tranchant. Si elle arrive en bas de la piste à Vancouver, elle ne devrait pas être loin d’une médaille.

SKI ALPIN
Julien Lizeroux
Longtemps cantonné aux seconds rôles derrière Jean-Baptiste Grange, Julien Lizeroux a enfin droit à sa part de gloire depuis un an jour pour jour ou presque. Le fidèle lieutenant a connu la consécration en remportant une épreuve de coupe du monde de slalom dans la prestigieuse station de Kitzbuhel le 25 janvier 2009. Dans la foulée, le Plagnard enchaîne sur des championnats du monde, organisés à la maison à Val d’Isère, de folie. Il en repart avec deux médailles d’argent, en combiné et en slalom, qui l’affranchissent définitivement du rôle de lieutenant. Sa fin d’hiver 2009 est dans la même lignée. Il gagne une manche de coupe du monde à Kransjka Gora et termine troisième du classement général de slalom. Depuis la blessure de Jean-Baptiste Grange, début décembre, il est devenu le leader du ski alpin masculin. Sa plus grande chance de médaille aussi. Depuis le début de la saison, il a remporté un succès et se classe régulièrement parmi les premiers. À Vancouver, il sera l’un des favoris pour l’or olympique. Il est actuellement leader de la Coupe du Monde de slalom. Techniquement, il n’est pas le slalomeur le plus élégant du cirque blanc mais en bas des pistes, les chronos font voler en éclat tous les critères d’esthétisme. Sur une manche, il est sans doute le skieur le plus rapide. Il est l’homme des remontées folles. Et le jour des Jeux Olympiques, les guerriers sont souvent récompensés.

SKI ALPIN
Ingrid Jacquemod
Elle participera à ses derniers Jeux Olympiques à Vancouver. Une compétition dans laquelle elle n’a jamais réussi. Après un hiver 2009 pas franchement convaincant, elle revient en forme à l’approche de Vancouver. Elle est déjà montée sur deux podiums cette saison en Super-G et en descente. Souvent inexistante dans les grands rendez-vous, elle rappelle qu’il faudra quand même compter sur elle en février. Polyvalente, elle devrait être au départ de quatre courses : descente, combiné, super-G et géant. Toutefois, c’est en super-G et en descente que la skieuse de Val d’Isère aura le plus de chances de médailles.

SKI ALPIN
Marie Marchand-Arvier
Son sourire a illuminé les championnats du monde de Val d’Isère en février 2009. La jeune skieuse a décroché la médaille d’argent en Super-G. Une jolie performance qui pour l’heure est restée sans suite. Mais MMA a montré que lors des grands rendez-vous, on pouvait compter sur elle.

SKI ALPIN
Tessa Worley
Les fées du ski ont été généreuses avec Tessa Worley. Elles ont commencé par lui donner un talent fou qu’elle exploite avec un brin d’irrégularité. Elles l’ont surtout placée entre les mains de parents professeurs de skis et originaires de deux continents différents. Son père est néo-zélandais et sa mère française. Résultat, la jeune Tessa a passé sa vie en hiver. Un coup en France, l’autre en Nouvelle-Zélande. Résultat : à un peu plus de 20 ans, elle brille dans le monde du ski féminin. La géantiste du Grand-Bornand a déjà accroché deux manches de coupe du monde à son palmarès. Il ne lui manque plus qu’à acquérir la régularité. Avec elle, c’est tout ou rien : la victoire ou deux secondes de retard. Depuis sa première victoire en coupe du monde à seulement 18 ans, tous les observateurs du cirque blanc lui promettent un avenir doré. Elle peut leur donner raison dès les JO de Vancouver. Ce jour-là, la régularité importera peu.

SKI ALPIN
Johan Clarey
Il a ravivé début décembre de vieux souvenirs. Un Français sur un podium de coupe du monde de descente, cela n’était plus arrivé depuis bien longtemps. En descente, il aura aussi la lourde tache d’assumer l’héritage de Jean-Claude Crétier et d’Antoine Dénériaz, champions olympiques respectivement en 1998 et 2006. Dans la discipline reine, les Français ont toujours brillé. Surtout quand on ne les attendait pas. Johan Clarey grâce à son podium de Val Gardena, l’une des pistes les plus difficiles du circuit de la coupe du monde, sera l’un des outsiders de cette course. Une belle occasion pour le descendeur de Tignes de démontrer que son exploit de Val Gardena n’était pas sans lendemain.

SKI DE FOND
Jean-Marc Gaillard
Sa discipline n’est pas la plus médiatique ni la plus sympa à regarder mais, grâce à Jean-Marc Gaillard, elle pourrait permettre à la France d’obtenir sa première médaille olympique en ski de fond. Il vient de terminer cinquième, début janvier, du tour de ski (une épreuve bâtie sur le même principe que le tour de France cycliste). Depuis, il n’a plus couru pour se consacrer aux Jeux Olympiques de Vancouver.

SNOWBOARD
Mathieu Bozetto
Depuis plus de dix ans, il est l’une des stars de sa discipline : le snowboard. Il détient le record de victoires en coupe du monde. À 36 ans, il repousse sa retraite dans l’espoir de décrocher une médaille olympique. La seule qui manque à son incroyable palmarès.

BIATHLON
Vincent Defrasne
Le biathlon est aux JO d’hiver, ce qu’est l’escrime aux JO d’été : le pourvoyeur de médailles le plus fiable de l’olympisme français. Cette année, les biathlètes français ne sont pas très en vue mais Vincent Defrasne, le meilleur ces dernières années, aura un devoir d’exemplarité. Le médaillé d’or des JO de Turin est le porte-drapeau de la délégation française. À Vancouver, il pourrait se mêler à la course au podium mais c’est plus sûrement en relais qu’il pourrait décrocher une médaille. À surveiller aussi parmi les biathlètes français Simon Fourcade. Il incarne la relève et est actuellement le mieux placé au classement général de la Coupe du Monde.

BIATHLON
Sandrine Bailly
Comme Vincent Defrasne, elle participera sans doute à Vancouver à sa dernière olympiade. La biathlète de l’Ain reste la meilleure chance des Françaises. Elle a tout gagné ou presque mais n’a jamais encore connu la consécration absolue aux JO. À Vancouver, elle n’est pas dans les favorites mais sa science de la course peut lui permettre de créer la surprise. Elle aura plus de chance dans les différents relais où le groupe France avec notamment Sylvie Becaert fera partie des candidats au podium.

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