L’ASVEL en Euroleague : le Top 16 ce serait top !

Saison charnière dans l’ascension programmée de l’ASVEL sur le plan européen, 2009-2010 marque le début d’un long processus de développement. Candidats logiques à leur propre succession pour le titre de champion de France, les Verts vont-ils pour autant satisfaire à leur (modeste ?) objectif principal : gravir une marche en Euroleague et se qualifier pour la deuxième phase, le select Top 16 ?

Vincent Collet l’a dit, il est venu à Villeurbanne pour y trouver de quoi assouvir ce fantasme de coach qui tient en trois mots : “réussir en Euroleague”, la Ligue des Champions du basket. “C’était le moment pour moi d’aller au devant de moyens supplémentaires” avançait-il en fin de saison dernière au sujet de son virage villeurbannais. Oui mais voilà, tous moyens considérés, pour autant “on part vraiment de zéro”. Car l’Euroleague, c’est un autre monde, genre Planète interdite : un jeu dur, très tactique, ultra-défensif, une ligue de stars peuplée d’une armada de cols bleus slovènes, turcs, croates, d’autant plus enclins à mourir sur la cire du parquet qu’ils se savent immortels.

Au moment de façonner un effectif d’attaque, c’est-à-dire, en langage Collet, de défense, le coach a tenu compte de ces spécificités. Derrière Bobby Dixon, rutilant dragster chicagoan et seule concession bling-bling, une escouade de soldats inconnus aux références guerrières : épais rebondeur US (Curtis Borchardt), ou baltes à la peau dure (Mindaugas Lukauskis, Kristjan Kangur) rejoignent un socle d’équipe qui a sciemment conservé la plupart de ses cadres (Foirest, Jeanneau, Campbell, Dewar, Traoré). “Les valeurs qu’on a mises en place cette année devraient nous aider à réussir, sans aller plus vite que la musique” rassure Vincent Collet. “Réussir”, soit, conjugué au présent, accéder au Top 16 et, par-là, capitaliser pour le futur.

Les moyens d’y croire

Il y a une grosse dizaine d’années, apogée de l’ère Rudd, l’ASVEL aurait visé sans rire le dernier carré, ce Final Four aux allures de club privé (de Français)… Aujourd’hui, le seul Top 16 est devenu supplice de Tantale pour les clubs français complètement égarés sur ces grands chemins d’Europe infestés de voleurs de victoire. “Avec Le Mans (son précédent club, NDLR), j’ai eu le loisir de mesurer l’écart entre la Pro A et l’Euroleague où on n’a jamais pu rivaliser, j’ai été marqué par cet échec” rumine Collet. À la différence près que les Villeurbannais ont, peut-être, les moyens d’y croire.

Car le recrutement, sérieux, l’expérience du coach, enrichie, s’accompagnent d’un tirage au sort que l’on qualifiera du bout des lèvres de “clément” : si le bien nommé Regal FC Barcelone et Sienne font figures de croque-mitaines, le Zalgiris Kaunas, financièrement exsangue, le Cibona Zagreb et, dans une moindre mesure, les Turcs de Fenerbahçe sont à portée de shoot d’une ASVEL au top. Et quand on sait que les quatre premiers, sur six, sont qualifiés pour le Top 16, il est permis de rêver… Au réveil, pour faire simple, encore faudra-t-il charogner à domicile pour battre les trois derniers cités et espérer une ou deux victoires de prestige à l’extérieur.

Mais à l’école Collet “prestige”, s’épelle r-i-g-u-e-u-r : “On ne peut se contenter de l’à peu près, de jouer comme ça vient. La défense est essentielle pour ne pas laisser des choses faciles à l’adversaire” répète toujours l’entraîneur comme un fameux mantra sur lequel bâtir une religion. Car de “choses faciles”, l’adversaire européen, lui, n’en laissera pas.

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