Timothée Kolodziejczak, Sébastien Faure, Enzo Reale, Clément Grenier, Alexandre Lacazette et Yanis Tafer, tous évoluant à l’OL, sont devenus champions d’Europe des moins de 19 ans en disposant en finale de l’Espagne à Caen (2-1). Deux jours après leur exploit, ils ont bien du mal à réaliser.
Ils se l’étaient promis. Sévèrement battus (0-4) par ces mêmes Espagnols en finale de l’Euro des moins de 17 ans, en 2008, ils voulaient cette fois-ci grimper sur le toit de l’Europe. "Ce n’était pas seulement une revanche, on avait la volonté de montrer la progression du groupe. C’est la récompense d’un cycle de quatre ans", souligne Yanis Tafer, passeur décisif en finale et dont l’entrée en jeu aura été prépondérante. Cet exploit a pourtant été long à se dessiner. A la mi-temps, le terrible scénario de 2008 semblait se reproduire. Trop bas et surpassés, on ne donnait que très peu de chances aux Bleuets de renverser la vapeur. "Notre chance, c’est de n’avoir pris qu’un but. Et avec un seul but de retard, tout est possible", remarque Sébastien Faure, titulaire lors des cinq rencontres de cet Euro.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Des attitudes aussi. Alors que la seconde mi-temps s’annonce, les Français se regroupent en cercle au milieu du terrain. Ils se parlent, se disent leurs vérités. Timothée Kolodziejczak (que tout le monde appelle Kolo, NDLR) explique : "On s’est dit qu’on avait rien à perdre, qu’il ne fallait pas les regarder jouer, les presser haut, prendre des risques, les faire douter". Yanis Tafer surenchérit : "Chez nous, on se devait de montrer un autre visage. On ne pouvait pas perdre comme ça". Les Français vont traduire leurs paroles en actes. Moribonds en première, ils vont être exceptionnels de volonté en seconde, entraînant derrière eux les 21 000 spectateurs du stade Michel d’Ornano de Caen, tous conquis. Les Espagnols, sûrs de leur fait à la pause, ne s’attendaient certainement pas à une telle révolte de leurs plus coriaces adversaires depuis plusieurs saisons.
L’égalisation vient juste après la pause, sur un but magnifique de Gilles Sunu, le joueur d’Arsenal. S’en suit une longue période de combat intense où les tricolores, revigorés, imposent un combat physique aux Ibères en proie au doute. La délivrance viendra d’Alexandre Lacazette, tout fraîchement entré en jeu, d’un coup de tête salvateur (85ème minute). Un but que l’attaquant lyonnais se souviendra "toute sa vie". Les Français tiennent leur trophée, au prix d’une fabuleuse seconde période. Ils ont cependant bien du mal à réaliser la portée de leur exploit. "Je n’arrive pas encore à me rendre compte que je suis champion d’Europe", souligne Enzo Reale. "C’est mon premier gros titre, je ne réalise pas trop", ajoute Kolo. Yanis Tafer commence petit à petit à prendre conscience de la performance : "On a reçu tellement de messages de félicitations, c’est qu’on a dû faire quelque chose de grand."
Tout juste titrés, les six Gones ont rejoint l’OL en Angleterre pour l’Emirates Cup. "On a pas bien eu le temps de fêter ça. On le fêtera en revenant à Lyon", explique Enzo Reale. Alors la fiesta, évidemment, mais les jeunes lyonnais n’oublient pas que la saison débute bientôt. En chœur, ils aspirent tous à "faire une grosse saison avec leur club, jouer davantage". Timothée Kolodziejczak a bien conscience de la situation : "Ce n’est pas un aboutissement ! Ce n’est que le début". Dès mardi, les champions d’Europe vont retrouver Tola-Vologe au quotidien. Et c’est reparti pour une nouvelle saison. Les souvenirs de cette magnifique épopée ne sont eux pas près de s’estomper. Car oui, ils sont champions d’Europe. Pour la vie.
C'est géant! Ces jeunes ont beaucoup de mérite! J'espère que l'OL et son entraîneur vont prendre conscience du potentiel de ces 6 lyonnais! En tous cas, le club a l'air d'en prendre le chemin car les 6 champions d'Europe ont été vite appelé pour rejoindre les pros à Londres donc ils ont certainement pris une autre valeur dans l'esprit des coach! Bravo à vous les champions, une grande fierté!