Le LOU est passé tout prêt du Top 14 l'an dernier, mais La Rochelle en a décidé autrement lors d'une finale mémorable. Avant un ''stage commando'' pour la reprise ce lundi 5 juillet à Annecy, Raphaël Saint-André, l'entraîneur rhodanien, fait le point sur l'intersaison des "rouges et noirs".
Lyon Capitale : Lors de ce 23 mai (jour de la finale d'accession perdue, NDLR), votre frère Philippe a aussi perdu une finale, celle du Challenge Européen avec Toulon. La famille Saint-André était maudite ce jour-là ...
Raphaël Saint-André : On est maudit ou on est béni, cela dépend du point de vue qu'on a. Mon frère et moi nous aurions signé au début de saison pour jouer une finale chacun le même jour. Le LOU est le quinzième club français, alors qu'on avait diminué le budget d'un million d'euro. C'était une année de transition et finalement on a fait une saison fabuleuse où on ne perd que cinq ou six matches en tout. Maintenant, il va falloir faire une autre très grande saison et cette fois-ci finir en beauté.
Les joueurs n'étaient-ils pas trop déçus à cause de cette finale perdue ? Sera-t-il difficile de les remobiliser ?
Sur le moment, tout le monde a été déçu. Mais le club repart de l'avant et cette finale a amené beaucoup de passion à Lyon. 2500 personnes qui font 400 km pour du rugby, c'est inespéré. Aussi, un stade de plus de 10 000 places est en cours. Le budget repart lui à la hausse. Tous les signes de l'intersaison sont donc positifs et montrent que cette finale a fait du bien au rugby lyonnais.
Concernant l'avenir, où en est votre recrutement ? Avez-vous visé des secteurs précis pour pallier à certains points faibles de la saison dernière ?
Bien sûr, on a vu en finale qu'on avait eu des difficultés, surtout sur la mêlée donc on pris quatre joueurs (deux piliers et deux 2eme ligne, NDLR) dans ce secteur-là. Le reste, c'est de la rotation classique. Pour qu'un groupe vive bien, il faut un léger turn-over pour apporter de la fraîcheur et du renouveau. Le recrutement a l'air très bon sur le papier, on a pris sept joueurs qui évoluaient cette année soit dans le Top 14, soit en Premiership anglaise. Mais tout ceci n'est validé qu'avec de bons résultats. On en reparlera donc dans six mois.
Quel objectif visez-vous concrètement ?
On va tout faire pour accrocher la première place du championnat (synonyme d'accession directe en Top 14, ndlr). Mais on ne connaît pas encore nos adversaires, on ne sait pas encore qui sera bon ou qui sera moins bien. On fait parti des trois ou quatre équipes qui espèrent jouer la première place.
Des clubs comme le Racing ou Toulon sont passés avec succès de la Pro D2 au Top 14 : sont-ils des modèles pour vous ?
On a quand même pas les moyens que ces clubs avaient lorsqu'ils étaient en Pro D2 il y a quelques années. Nous sommes le troisième budget de ce championnat et nous resterons à notre place tout en faisant parti des prétendants.