Arnaud Bingo, 23 ans, est depuis dimanche soir champion du monde de handball. Sur son nuage, le Lyonnais de naissance, formé à Vaulx-en-Velin, a tenu une chronique sur lyoncapitale.fr tout au long du mondial. Avec un peu de recul, le jeune joueur revient sur ce succès d'envergure. Un règne historique.
Lyon Capitale : Arnaud, vous êtes champion du monde…
Arnaud Bingo : Et oui. C’est une sensation exceptionnelle. Ce titre, c’est pour la vie. Quand "Micka" (Mickaël Guigou) a inscrit le dernier but décisif, je ne vous dis pas la joie. On a bien fêté ça à Malmö, dans une grande salle. On a été sage cette fois-ci, on n’a pas tout cassé (après leur titre de champion olympique en 2008, les "Experts" avaient démonté le plateau de Canal +, en plein direct, NDLR).
Comment s’est passé le retour en France ?
Très bien. En Suède, on était un peu coupé du monde, on ne s’est pas rendu compte de l’engouement en France. Je ne pensais pas voir autant de monde à l’aéroport. Et puis, après la remontée des Champs, la visite à l’Elysée, le discours du président de la République. Certains commencent en avoir l’habitude, mais pour moi, c’était la toute première fois (rires). Je dois avouer que c’est une sensation toute étrange de se retrouver face au président. Il nous a dit qu’il allait aider le hand à se développer… On l’espère tous. Si ça ne prend pas aujourd’hui (après 4 titres d’affilée, NDLR), ça ne marchera jamais.
Cette équipe est tout de même exceptionnelle…
Notre plus grande force, c’est notre réservoir de talents. Notre équipe, même en gagnant, est en perpétuelle évolution. On ne peut pas gagner autant de titres consécutifs que par le génie de nos stars, il faut tout un groupe derrière. Et les jeunes, pourtant avec peu d’expérience en bleu, ont aussi largement contribué au titre en Suède (Xavier Barachet et William Accambray notamment, NDLR). Mais toute cette réussite, c’est énormément de travail. Souvent, on pense de l’extérieur que c’est simple de gagner pour nous. On doit se remettre en question en permanence. La victoire au forceps en finale montre l’extrême difficulté pour remporter la moindre compétition. Je suis encore plus ravi d’avoir gagné de cette manière.
Personnellement, comment jugez-vous votre compétition ?
J’étais là pour apprendre. J’ai eu un peu de temps de jeu. Après je suis un compétiteur, j’espère en avoir plus la prochaine fois. C’est le but. Mais aujourd’hui, je savoure juste le bonheur d’avoir été dans cette équipe là. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être champion du monde.
Un champion du monde, qui, deux jours après son titre, joue déjà un match de Coupe de France (il a participé à un match avec son équipe, Tremblay, dès mardi, NDLR) ?
Il faut bien reprendre un jour (rires). Après, j'aurai préféré en profiter encore un peu plus. C’était un peu compliqué, j’avais à peine fini de fêter le titre. Tous mes coéquipiers de Tremblay m’ont chaleureusement félicité. C’est reparti pour le championnat français. L’aventure bleue était unique. J’espère y goûter de nouveau très vite.
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Bravo les gars ! et vous méritez ce succès !