L’ASVEL se déplace ce samedi (20h) à Boulogne-sur-Mer, la lanterne rouge de Pro A. Trois jours après l’éviction de Pierre Vincent, remplacé par Nordine Ghrib, nommé entraineur "intérimaire". Etat des lieux.
Qui dirige (vraiment) l’ASVEL ?
Depuis la prise de pouvoir de Tony Parker, le 1er juillet dernier, la confiance était de mise à Villeurbanne. L’arrivée du meneur des Spurs allait forcément changer la donne. La réalité est toute autre. Depuis le début de la saison, le 15e de Pro A a remporté cinq victoires en 13 rencontres toutes compétitions confondues. Résident à plus de 8500 kilomètres de Villeurbanne, T.P a chargé son ami d’enfance Gaëtan Müller d’assurer la gouvernance du club de basket. Seulement, malgré une bonne connaissance du basket, Müller est novice à ce poste. Puis, comme n’importe quelle entreprise, l’absence du véritable patron du club, pose un sérieux souci. Le bateau ASVEL a besoin d’un capitaine surtout en cette période agitée. Pour Gaëtan Müller, 32 ans, les choses sont bien en place : "Notre organisation est très claire, assure le président délégué de l’ASVEL. Je parle à Tony régulièrement. Au quotidien, quand il n'est pas là, le patron c'est moi.”
Ghrib, un choix par défaut ?
Ce n’est pas un choix car l’ASVEL n’avait pas d’autres solutions. Nordine Ghrib qui avait déjà assuré l'intérim après l'éviction de Vincent Collet en novembre 2010 (lire notre portrait daté de 2011) a l’avantage de connaître parfaitement la maison verte et de posséder le diplôme d’entraîneur. Tony Parker et Gaétan Müller lui ont demandé de sauver les meubles. En attendant de trouver l’homme idoine. "Le mot intérim, je ne l’aime pas, il n’est pas forcément adapté, explique Müller. On va prendre le temps, et voir match après match. On a énormément de candidatures, autant françaises qu’étrangères. Mais pour autant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Aujourd’hui, on est avec Nordine, c’est très bien comme cela, et on avance." De son côté, très apprécié par les joueurs, Nordine Ghrib affirme être au service de son club de toujours. Sans arrière pensée. "Cela fait longtemps que je suis dans le club, souffle-t-il. Je n’ai jamais aspiré à devenir entraîneur principal. Jamais l Mon rôle de directeur sportif et d’assistant de Pierre Vincent m’allait très bien." Et d'ajouter : "J’ai toujours essayé d’aider mon club. Les payeurs sont les décideurs.”
La responsabilité des joueurs
Les joueurs ont appris la nouvelle de l’éviction de Pierre Vincent par l’intermédiaire des médias. C’est seulement quelques heures plus tard, qu’ils ont eu des explications de leurs dirigeants. La plupart d’entre eux, n’ont pas crié au scandale tant un fossé c’était crée ces dernières semaines entre Vincent et ses troupes. Pis, les fidèles de l’Astroballe, ont été surpris par l’attitude négative de joueurs pourtant considérés comme de bons basketteurs. "Il ne faut pas confondre quelqu’un de pas concerné et quelqu’un de triste, affirme Nordine Ghrib. Dans la déception, les gens réagissent différemment. Je n’ai jamais vu un joueur de basket pas concerné. Ils aiment tous leur sport et ils aiment tous leurs contrats." Et d'adresser un message aux coéquipiers d'Edwin Jackson : "Il faut pas se le cacher, dans leur gestion de carrière, ils ne peuvent pas se permettre d’avoir l’image de joueurs bien payés en étant classés dans les profondeurs du classement.”