Avec l’arrivée de l’Euroligue la saison prochaine, l’Asvel entend bien franchir un cap et attirer davantage de partenaires et de public. Le club de basket villeurbannais, qui souhaite talonner le Lou Rugby, affirme ses ambitions par la voix de son président délégué, Gaëtan Muller. Entretien.
Lyon Capitale : Quelle est votre stratégie pour créer davantage l’engouement lors des matchs de l’Asvel ? Gaëtan Muller : L’idée est de faire d’un match un vrai show. C’est-à-dire qu’on n’est plus dans un match uniquement de sport, on est dans un entertainment. Le spectacle doit être privilégié, même si bien évidemment le résultat sportif est très important. Je pense qu’à partir du moment où l’on s’engage dans une compétition telle que l’Euroligue, que l’on va rejoindre en septembre, on sait que l’on va livrer des matchs contre des clubs plus forts que nous. Bien évidemment qu’un Asvel-Real, cela plaît, mais au-delà de cela – puisque l’on sait qu’un résultat est aléatoire et que certaines cylindrées ont deux à trois fois plus de budget que nous –, il faut que les gens viennent autour d’un spectacle. On joue à l’intérieur, on a beaucoup de temps morts et beaucoup de moments où l’on peut effectuer des animations. C’est vraiment quelque chose d’important. En coulisses, vous devez trouver le parfait équilibre entre la ville de Villeurbanne, de Lyon, la métropole et la région… Quand on accède en Euroligue, on ne représente pas uniquement la métropole lyonnaise, ni même la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais on représente la France, puisqu’on est le seul club français en lice. Les politiques ont tout intérêt à nous suivre et c’est le cas d’ailleurs. À chaque fois, je parle d’union sacrée puisque finalement il n’y a plus de couleurs politiques à partir du moment où l’on arrive au très haut niveau. C’est du sport-territoire. On a créé un service du protocole, on sollicite beaucoup de personnes, que ce soit les maires de la métropole, les élus, le préfet, des hommes politiques ou quelques VIP puisqu’on voit aussi que le basket plaît bien aux footballeurs, aux rugbymen. C’est toute une réflexion globale que l’on a mise en place, c’est le fruit de quatre ans de travail. Je pense que le match contre Andorre [le 5 mars, NdlR] reflète bien ce que l’on cherche à faire. On s’aperçoit que, quand on a un gros événement, on a du poids et les gens viennent. Si l’on est réguliers au niveau des résultats sportifs, les gens vont commencer à s’intéresser à nous. D’autant plus que le public lyonnais et villeurbannais est un peu dur. Si un club est dans le ventre mou du classement, il n’intéressera personne, alors que quand il joue le podium tout le monde le soutient. Ce compromis entre le très haut niveau, le spectacle, les événements et les bons résultats sportifs fait que la mayonnaise peut prendre.
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