Ils sont tous venus fêter vendredi 8 février l'introduction en bourse de l'OL : 200 people en costume-cravate, avec leur écharpe de supporters sur les épaules. La première cotation d'OL Group, si elle a fait couler du champagne dans les salons dorés de la Chambre de Commerce de Lyon, n'aura en revanche pas fait frémir les "traders". Avec + 0,83% de progression et une poignée de titres échangés lors de la première journée, l'OL démarre à petit régime son entrée dans "le championnat de la spéculation". Mais le plus important n'est sans doute pas là, car en quelques mois, les managers de l'OL ont réussi une prouesse technique et stratégique : introduire en bourse le premier club de football, lever 90 millions d'euros pour la construction d'un nouveau stade et surmonter tous les croche-pieds du milieu du football français. Même Michel Platini, nouveau président de l'UEFA, n'a pas caché son opposition à cette logique du fric-football : "je ne vois pas pourquoi nous jouons au football pour avoir trois points à la bourse". Mais Jean-Michel Aulas n'a pas laissé le débat s'installer et en quelques semaines l'affaire a été pliée. Thierry Sauvage, directeur d'OL Group nous a confirmé : "On n'a pas dormi souvent... En 10 jours, j'ai fait le tour d'Europe des investisseurs, avec des journées Marathon. Je n'ai pas arrêté !". "La course en tête avec Aulas en guise de tête de bélier, voilà comment l'OL y est arrivé" nous a confié un actionnaire, heureux d'avoir acheté quelques centaines d'actions à 24 euros pièce. Il fera partie des petits porteurs, représentant à peine 10 % des actions du groupe. Tout le reste est détenu par des institutionnels, des investisseurs étrangers notamment britanniques et les actionnaires historiques. Mais les deux vrais patrons de l'OL restent Jérôme Seydoux, Pdg de Pathé, et Jean-Michel Aulas qui avec ses 4 millions d'actions se retrouve à la tête d'un groupe valorisé à plus de 310 millions d'euros et dont il détient personnellement plus de 35%. Cela représente près de 100 millions d'euros qui lui permettront sans doute de gravir encore quelques places dans le club des plus grandes fortunes de France, réalisé tous les ans par le magazine Challenges. Estimé à 129 millions d'euros et en 191e position en 2006, il devrait presque doubler la mise l'année prochaine et grimper dans les hauteurs du classement. Voilà qui doit laisser rêveurs les managers de Canal + qui se sont saignés pour le PSG ou Louis Dreyfus qui a mangé tout son chéquier dans l'OM.
Qu'on se le dise une fois de plus : Jean-Michel Aulas est un homme qui aime le sport mais qui n'oublie jamais de faire de bonnes affaires...