Le président de l'OL n'hésite pas à remettre en cause les choix d'Alain Perrin.
Après cette défaite contre Le Mans, vous avez tenu à recadrer vos joueurs et surtout votre staff technique...
Jean-Michel Aulas : Ce n'est pas du recadrage, je joue mon rôle qui est de faire en sorte d'attirer l'attention sur un certain nombre de choses. Je n'ai pas l'habitude de venir au centre d'entraînement un lendemain d'une défaite mais là, j'ai jugé que c'était bien de pouvoir parler, de pouvoir débloquer un certain nombre de choses. J'ai horreur du gâchis. Lorsqu'on a de très bons joueurs, un staff de grande qualité, il faut des résultats. Lors de cette réunion avec le staff, j'ai simplement dit que j'apprenais quelquefois des choses dans les journaux alors qu'elles devraient être avant dans les discussions constructives que nous avons au sein du staff. J'ai aussi rappelé à l'entraîneur que samedi contre Le Mans, beaucoup de joueurs ne jouaient pas à leur place de prédilection. Pour être tout à fait sincère, j'aurais préféré qu'on aligne une équipe type pour cette rencontre. Au final, j'essaye de dire ce que peuvent dire un certains nombre de supporters qui aiment leur club et qui font des remarques de bon sens.
Concrètement, qu'avez-vous demandé à Alain Perrin et à son staff ?
Je ne le vous dirais pas parce que ça fait partie de choses qui doivent rester entre nous. Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai mes certitudes.
Etes-vous inquiet de cette tournure des évènements ?
Il ne faut pas non plus dramatiser la situation. Lorsque vous perdez un match, bien sûr que c'est toujours préoccupant. Cette défaite ne nous donne pas satisfaction mais elle ne remet pas en cause de manière définitive une saison qui est plutôt positive si on se compare à toutes les autres équipes de Ligue 1. Nous sommes en tête du championnat même si Bordeaux n'est qu'à un point de nous. Je ne veux pas trouver d'excuses, mais cette saison on doit faire face à un contexte qui est différent.
C'est-à-dire ?
Plus le nombre de joueurs internationaux est conséquent dans une équipe et plus la courroie de transmission qui est le management du staff est difficile à manier, à être complétement unitaire. Autre paramètre important, cette année, il y a l'émergence de certains jeunes joueurs, ce qui ne veut pas dire qu'on est dans un conflit de génération mais les valeurs qui étaient celles qui définissaient le fonctionnement du vestiaire ont évolué. Les leaders charismatiques, historiques ne sont plus obligatoirement les seuls leaders techniques. Cela demande un certain nombre de réglages que nous allons faire progressivement, c'est la condition pour retrouver un peu plus de qualités de jeu et en particulier cet engagement qui faisait que collectivement on avait l'impression ces dernières saisons que même si on était moins bien sur le plan technique on pouvait grâce aux vertus collectives gagner tous les matchs.
Juninho a déclaré qu'il manquait un peu de caractère dans cette équipe. Etes-vous d'accord avec lui ?
S'il le dit, c'est que c'est sûrement vrai. C'est difficile, lorsque vous êtes à l'extérieur y compris quand vous êtes président de pouvoir porter un jugement. Les joueurs non pas changé. Cris, Greg (Coupet) ou d'autres ont toujours le même caractère. Il y a cette émergence médiatique incroyable qui déferle sur l'Olympique Lyonnais avec cette notoriété, entre autres, de Hatem Ben Arfa et surtout de Karim Benzema qui fait que les régles de fonctionnement ne sont plus les mêmes. Je sais qu'un garçon comme Greg (Coupet) souffre sûrement aussi d'un certain nombre de comptes rendus qui sont faits, qui sont injustes sur la qualité de ses prestations (Sans citer Lyon Capitale, Jean-Michel Aulas évoque l'article sur Grégory Coupet paru il y a 15 jours dans nos colonnes ndlr) et tout ceci est un mélange plus difficile à gérer mais qui est le lot quotidien des grandes équipes.
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