Dimanche matin, en marge de la photo officielle, Jean-Michel Aulas a accepté d’évoquer l’actualité de l’Olympique lyonnais et n'a surtout pas manqué de réagir à la sortie médiatique de son ancien entraîneur Claude Puel dans les colonnes du JDD.
Que vous inspire la première place de l'OL au classement ?
Le fait de se retrouver en haut du tableau, ça change beaucoup de choses. Surtout au niveau de l’environnement. Le classement, c’est une chose mais ce qui est important, c’est de voir des sourires sur le visage des joueurs et de voir des supporters heureux.
Tout semble très sain autour de Lyon cette saison…
Oui, c’est vrai que, grâce à Rémi (Garde) et à l’ensemble du staff technique, on s’est réveillé cette année avec un état d’esprit qui est différent. On ne peut pas dire que les joueurs ou le président ont changé. Il y a du avoir autre chose qui a du se passer depuis l’année dernière. Ceux qui disent l’inverse, c’est à la limite de la mauvaise foi.
Du coup, vous vous présentez dans les meilleures dispositions pour le coup d’envoi de la Ligue des Champions, dès ce mercredi contre l’Ajax Amsterdam…
N’exagérons pas ! On a joué contre Dijon (lire ici) avec quatre titulaires absents. Lorsque dans une équipe, il manque Cris, Yoann (Gourcuff), Licha, Ederson, c’est un sérieux handicap. Dès lors que nous allons retrouver notre équipe, je crois qu’elle sera très compétitive. Pour le moment, Rémi doit faire avec. Il y a cette envie de bien faire qui traduit l’état d’esprit voulu cette saison.
Quels sont vos objectifs cette saison en Ligue des Champions ?
On l’a dit, c’est essayé de se qualifier pour un nouveau tour. C’est un peu la difficulté du sujet comme nous sommes passés par des phases très négatives. Et que ça se passe plutôt bien en ce moment, tout le monde pense que ça va être facile. Alors que dans une telle compétition, ce n’est jamais le cas. Mercredi, à Amsterdam, ça va être très compliqué. Parce que c’est une bonne équipe. Il faut être très prudent et vigilant.
Au sujet de Claude Puel : "La déception est immense"
La sérénité à l’OL, la crise à l’OM. Quel est votre regard sur votre prochain adversaire en Championnat ?
A Marseille, ils n’ont pas changé l’entraîneur mais le président… Je pense que c’est la difficulté du football. Avec peu de changements de joueurs, un entraîneur identique, il suffit d’avoir un peu de malchance au début de Championnat pour que les tendances soient inversées. Marseille est un grand club avec de bons joueurs et un grand entraîneur, je n’ai pas de craintes particulières pour eux. Maintenant, s’ils doivent vivre ce qu’on a vécu la saison dernière, ça va être très compliqué car, à Marseille, il y a cette euphorie, cet excès qui peut créer plein de surprises. Je souhaite pour le football français que Marseille comme Lille, Paris, soient dans le haut du Championnat. Dans un contexte de crise économique, on a besoin d’une Ligue 1 de haut niveau. De montrer que notre championnat peut rivaliser avec les autres championnats européens.
En ce début d’exercice, l’OL est-il à flot d’un point vue économique ?
On a fait ce qu'on a dit. Tout le monde était au courant y compris Rémi Garde. Il a eu cette lucidité et cette honnêteté de l’exprimer, je l’en remercie. Parce qu’il sait qu’on devait alléger la masse salariale. Qu’on investirait beaucoup moins que les années précédentes. De ce point de vue, on a fait une partie du chemin, on a toujours un budget de l’ordre de 140, 150 millions d’euros. On a gardé les meilleurs. C’est une aventure de longue haleine. Tous les clubs français sont dans une difficulté économique forte sauf le PSG grâce à l’arrivée des Qataris.
Quelle est votre réaction aux propos de Claude Puel dans le Journal du Dimanche ?
Je trouve très significatif qu’à trois jours d’une procédure devant les Prud’hommes, l’avocat de Claude Puel lui ait demandé d’intervenir. Ce qui me frappe, c’est son manque de lucidité parce qu'il ne reconnait pas ce qui c'est passé. J’ai ma bonne foi, ma droiture pour moi. J’ai le sentiment d’avoir été digne dans tous les moments de difficulté. Après j’essaie de me remettre en cause, d’être objectif. Lorsque je commets des erreurs, je les reconnais. On a retrouvé dans le JDD, un Claude Puel opportuniste par rapport à des échéances prud’homales. La dignité doit faire en sorte de garder raison. Quand on va réclamer des millions d’euros dans un contexte qui est le sien, on devrait éviter de communiquer.
Vous êtes déçu par ses déclarations ?
Je n’ai jamais voulu employer de termes trop forts car on doit s’expliquer en dehors des médias. Mais c’est vrai que la déception est immense. Je pense à sa famille. Il ne leur rend pas service.