Deux nouvelles stars internationales, Megan Rapinoe et Shinobu Ohno viennent de signer avec le club de Jean-Michel Aulas pour une durée, respectivement, de six mois et un an et demi. L'OL féminin n'a pas fini de rugir.
À défaut d'un mercato riche en renforts et surprises pour les hommes, l'OL se rattrape chez ses filles. Après la signature de la Japonaise Shinobu Ohno fin décembre, l'équipe féminine a accueilli, mardi 8 janvier, l'Américaine Megan Rapinoe. Deux stars internationales du ballon rond féminin : la première, âgée de 28 ans, championne du monde 2011 et médaillée d'argent aux derniers JO de Londres, n'a pas moins de 101 sélections internationales et 38 buts à son actif. La seconde, 27 ans, est championne olympique avec les États-Unis et vice-championne du monde 2011. Milieu offensif de 27 ans, connue pour ses imparables coups de pied arrêtés, elle était l'une des dix prétendantes au dernier Fifa ballon d'or. L'OL fait coup double.
Développer la notoriété de l'OL au-delà des frontières
Patrice Lair, l'entraîneur de l'OL, dont la prolongation de contrat, en décembre 2012, dépendait de l'ambition sportive du club se réjouit : "Ça faisait quelques mois que je les suivais. Ces deux recrues, c'est le signe que l'on est attractif au niveau mondial". "C'est génial, s'enthousiasme Isabelle Bernard, présidente du club de supporters, OL Ang'elles. Rapinoe va créer un énorme engouement autour d'elle et va être l'attraction du championnat". Même si elle n'est là que pour six mois, la Californienne est un sacré coup médiatique pour le club. Car l'enjeu est au-delà de l'ambition sportive.
"L'intérêt ? C'est la notoriété, souligne Denis Dupont, rédacteur en chef du site footofeminin.com. Les filles sont déjà au top au niveau du jeu ! Certes, ces deux recrues vont apporter de la concurrence sur les postes et donc motiver le groupe. Mais ce n'est pas un hasard si le club est allé chercher une Américaine et une Japonaise. L'objectif est de développer la notoriété de l'Olympique lyonnais au-delà des frontières". Peu intéressés pour le foot masculin, les médias américains sont, en revanche, beaucoup plus friands de foot féminin. Et au Japon, on compte 300 000 supporters pour les équipes féminines…
Transferts gratuits, salaires à 4 000 euros
"Ces deux joueuses viennent de deux grandes nations du football féminin, poursuit Patrice Lair. C'est pour l'OL un coup marketing incroyable". C'est un peu comme si, chez les garçons, l'OL s'était payé un Messi et un Ronaldo ! Incroyable. Bien sûr, les transferts des filles n'atteignent pas les sommes astronomiques de leurs homologues masculins. Loin de là même. "Les transferts ne nous ont rien coûté et les salaires ne dépassent pas les 4 000 euros par mois", précise Paul Piémontèse, le président de la section féminine. N'empêche, "Ces recrues vont rapporter gros au club en notoriété car, à travers leur star Megan Rapinoe, les médias vont parler de l'OL", poursuit Denis Dupont. Une aubaine pour une section féminine dont le budget avoisine les quatre millions d'euros.
L'objectif est de garder la quinzaine de sponsors déjà présents mais aussi d'en séduire de nouveaux."Les filles attirent : elle gagnent tout, sont disponibles, ont une image très positive auprès des entreprises. Il y a de belles affiches de matchs, des invitations dans le monde entier. On est une locomotive !, estime Paul Piémontèse". Une locomotive qui a besoin d'accrocher de nouveaux wagons. Car il y a une ombre au tableau : à l'exception de Paris, Juvisy et Montpellier, le championnat français de foot féminin est très pauvre et les clubs sont à la traîne. Avec ses deux nouvelles championnes, l'OL va creuser un peu plus le fossé.