En l’espace de deux semaines les pensionnaires de l’Aviron Union Nautique de Lyon ont brillé au niveau national et européen. Ils confortent la place de l’AUN Lyon parmi les plus grands clubs français dans cette discipline.
Il y a dix jours à Belgrade, Franck Solforosi et Augustin Mouterde, qui représentaient la France avec Thomas Barouck (Versailles) et Thomas Raineau (Nantes) en quatre sans barreur poids léger, ont remporté une médaille de bronze aux championnats d’Europe. Éléonore Dubuis a eu le mérite de faire partie du premier huit féminin français à atteindre une finale A européenne. Le week-end dernier, les deux premiers cités ont rapporté l’or du championnat de France à Bourges avec leurs compères Alexis Guerinot et Éloi Debourdeau, après avoir fait tomber le quatre champion de France en titre… son rival et voisin de l’ACL Caluire, dont le bateau échoue à la deuxième place. Dubuis a quant à elle fini vice-championne de France avec le huit féminin lyonnais, après un long mano a mano avec les favorites nantaises. Soit 12 rameurs médaillés pour l’Aviron Union Nautique.
ODLO, leur équipementier, a organisé une réception la semaine dernière pour rendre hommage à ceux qui ont réussi à monter sur le podium de Belgrade : Solforosi et Mouterde. Le président de l’AUN Lyon, l’ex-avironneur de haut niveau Stéphane Guerinot, s’est montré ravi de la performance des pensionnaires de son club, “étant donné qu’en poids léger c’est en Europe que le niveau est le plus dense, avec les vice-champions olympiques anglais en titre et les Danois (3es aux JO de Londres)”.
Augustin Mouterde, un jeune loup aux dents longues
Le plus jeune des deux médaillés européens est Augustin Mouterde, 22 ans, étudiant à l’Insa, déjà deux fois troisième aux championnats d’Europe (2013, 2014) et champion de France ce samedi en quatre sans barreur poids léger. À Belgrade puis à Bourges, il a confirmé les espoirs placés en lui la saison dernière suite à sa première médaille européenne. À l’AUN Lyon, il progresse au contact de Franck Solforosi, qui brille sur la scène internationale depuis une dizaine d’années. Ses ambitions sont élevées : “L’objectif final, ce sont les JO de 2016 et cette saison ce sont les championnats du monde.”
Franck Solforosi, l’exemple à suivre
Quand Franck Solforosi prend la parole, on sent l’expérience et la passion. Suite à son 3e podium européen en quatre sans barreur poids léger (or en 2009, bronze en 2013), il a ajouté un douzième titre de champion de France à son palmarès, qui compte également 2 championnats du monde (2004, 2005), et 2 Coupes du monde en 2005 et 2008. Bien qu’habitué à truster ainsi les récompenses au plus haut niveau, il ne s’en lasse pas et se réjouit de la nouvelle performance de sa “coque” : “L’année dernière, on était plus loin des premiers. Cette fois nous avons été acteurs en tenant la dragée haute aux Anglais tout au long de la course. Nous avons manqué un peu d’énergie vers la fin, malheureusement.”
Éléonore Dubuis, pour une première historique
La surprise des derniers championnats d’Europe, restera la place du huit féminin français en finale (6e). Éléonore Dubuis, qui faisait partie de ce huit historique, a remis le couvert avec le huit féminin de l’AUN Lyon aux championnats de France avec, cette fois, une médaille à la clé. Les filles du club de Lyon-Caluire se sont fait battre in extremis par le très expérimenté huit nantais, qui partait largement favori. De quoi espérer prétendre à la première marche du podium l’an prochain. Peu en vue dans ce sport, surtout en France, les femmes prennent actuellement leur envol. Mouterde, qui les voit régulièrement s’entraîner, vante leurs progrès : “La fédération et notre club ont mis en place une politique de développement pour les femmes. Elles partent de loin, mais certaines ont un fort potentiel, à l’image d’Éléonore Dubuis. À moyen terme, elles seront capables d’avoir de grandes ambitions sur la scène internationale.”
Malgré leurs belles breloques ramenées de Serbie et des championnats de France, les rameurs de l’AUN Lyon ne sont pas rassasiés. Ils auront l’occasion d’étancher leur soif de succès lors de la manche de Coupe du monde à Aiguebelette (du 20 au 22 juin) et des championnats du monde en août à Amsterdam, “où l’on espère décrocher une médaille”, dixit Augustin Mouterde. L’Aviron Union Nautique de Lyon, qui est depuis dix ans dans le top 10 français (1er club masculin en 1996, 1999, 2005 et 2007), et ses 400 licenciés n’attendent que cela.