Marie Dorin-Habert a disputé ce dimanche, à Holmenkollen, sa dernière course de biathlon, mettant fin à une carrière exceptionnelle en tous points, conclue en apothéose par l'or olympique il y a quelques semaines.
Tout sourire, Marie Dorin-Habert savoure ses derniers mètres en coupe du monde, et franchit la ligne en 20e place, loin de Darya Domracheva, victorieuse de cette poursuite. Mais qu'importe, la native de Lyon a déjà réussi son week-end. Samedi, avec ses coéquipières du relais 4 fois 6 km, elle a remporté une dernière victoire collective en coupe du monde, qui termine sa saison et sa carrière en beauté.
"Je suis contente pour Marie qu'elle finisse là-dessus, souriait la première relayeuse, Anaïs Chevalier, au micro de la chaîne L’Équipe. Elle va garder un beau souvenir de nous comme ça !"
Aujourd'hui, avec un 17/20 au tir, Marie Dorin-Habert n'a pas pu s'offrir un 29e podium en coupe du monde. "Honnêtement, 20e, 30e ou 40e, on s'en fiche !", dédramatise-t-elle, avant que son tempérament ne reprenne le dessus. "Dans la dernière montée, je me suis dit : "Allez, il faut quand même que tu aies une dernière fois mal aux jambes !""
Champagne à l'arrivée
Sa course moyenne n'entache pas la surprise préparée par ses amies de l'équipe de France, qui l'accueillent avec une douche de champagne dans l'aire d'arrivée, devant un public français venu en masse.
Réputée sur le circuit pour ses qualités de biathlète, la quintuple championne du monde l'était tout autant pour ses qualités humaines. "C'est une fille simple, généreuse et très modeste, résumait Célia Aymonier, membre de l'équipe de France, auprès de la chaîne L’Équipe. Je ne sais pas si elle se rend compte de tout ce qu'elle a fait et apporté au groupe." Visiblement, non. "J'ai été très touchée par les marques d'attention des filles et du public. Je ne pensais pas en mériter autant", avouait-elle humblement quelques minutes plus tard. "C’est une athlète mais aussi une artiste, une intello…, assure son ex-coéquipière Sandrine Bailly à Ski Chrono. Elle préfère être en retrait et déteste être en conflit."
28 podiums individuels en coupe du monde
Pourtant, celle qui évitait d'être sur le devant de la scène aurait eu des raisons de se targuer de son palmarès impressionnant. Même si elle n'a jamais décroché le gros globe en coupe du monde (2e en 2016), la Lyonnaise est montée 28 fois sur le podium de courses individuelles (7 victoires) et s'est offert 17 médailles aux championnats du monde (dont 5 titres).
Mais tout cela aurait eu un goût d'inachevé, si elle n'avait pas goûté à l'or olympique à Pyeongchang, il y a un mois. Grâce au relais mixte, elle a placé la cerise sur le gâteau d'une brillante carrière. "Je sortais d’une saison difficile et j’ai réussi à rehausser mon niveau, à retrouver cette petite pêche. D’avoir gagné en équipe, c’est un beau symbole", confiait-elle à l'AFP.
"Peut-être que maintenant elle va me gonfler !"
Sa jeune fille Adèle, à peine 4 ans, a fait le voyage jusqu'en Norvège, pour soutenir sa mère une dernière fois. "Au début, elle m'a énormément boostée. Mais à la fin, c'était de plus en plus compliqué de partir de la maison. Bon après, peut-être que maintenant elle va me gonfler !", s'esclaffe Marie Dorin-Habert, 31 ans, qui entame désormais sa nouvelle vie.
"Son chignon en haut de la tête, quelle que soit la météo, avec son bandeau un peu de travers, souvent à l'envers", voilà ce qui manquera à Anaïs Chevalier, l'une de ses partenaires de relais. La semaine prochaine, en Russie, elle sera en position de consultante pour la télévision, pour vivre une dernière fois la course. Et toujours avec modestie : "J'espère que j'arriverai à retenir les noms des étrangères..."
"SURPRISE" On sabre le champagne à l'arrivée côté français pour rendre hommage à Marie Dorin-Habert ! #lequipeBIATHLON pic.twitter.com/dCgsIotZDM
— la chaine L'ÉQUIPE (@lachainelequipe) 18 mars 2018