La loi autorise les clubs à vendre de la bière dans les stades dix fois par an. En plein bras de fer avec la maire de Décines, l'OL aimerait comprendre pourquoi cette limite n'est pas appliquée au rugby.
L'affrontement entre Laurence Fautra, maire de Décines et Jean-Michel Aulas, président de l'OL à propos de la vente de la bière au Parc OL risque de continuer. Jusqu’à présent, la maire de Décines invoque la loi qui dispose qu’il est possible d’obtenir une dérogation pour vendre de la bière lors de dix matchs. Le reste du temps, la vente d’alcool est interdite dans les stades. Seules, les VIP dans les loges peuvent en consommer. L'OL a déjà obtenu six dérogations pour vendre de la bière. La septième demandée lors du match OL – FC Nantes (2-0) du 19 mars a été refusée par Laurence Fautra.
L'OL fait jouer l'argument de la sécurité
Xavier Pierrot, stadium manager s'interroge sur cette limite "Au rugby, on voit bien que la limite de dix manifestations par an n’est pas respectée. On est dans une situation où on a tous le même cadre légal et pourtant il y a des différences". Le stadium manager de l’OL invoque une sécurité facilité si la bière est vendue à l'intérieur du stade "Notre équipement nous le permet, nous avons un système de vidéosurveillance perfectionné, c’est une vraie évolution par rapport à Gerland où nous ne demandions pas à pouvoir vendre de la bière à tous les matchs. Je rappelle qu’avant, les accidents se produisaient devant le Ninkasi. Certains supporters consommaient des alcools forts avant de rentrer dans le stade. Avec le Parc OL, la consommation se fait à l’intérieur, nous pouvons mieux contrôler. Nous sommes des gens responsables, nous avons une charte interne. Les buvettes n’ont pas le droit de servir une personne en état d’ébriété".
L’OL veut faire une onzième demande
Interrogé sur la possibilité de faire respecter le cadre légal pour le rugby et ne pas copier une situation potentiellement hors la loi, Xavier Pierrot tempère : "Oui, il faut comprendre pourquoi ce qui est toléré dans le rugby, voire même certains clubs de football, nous est interdit, indique Xavier Pierrot. Si on demande au club de rugby d’arrêter, au moins nos supporters comprendront et auront moins l’impression qu’il s’agit d’une injustice".
Selon nos informations, les dirigeants de Lyon attendent de connaître l’heure du match contre Nice le 16 avril (34e journée de L1) pour demander une dérogation à la maire de Décines Laurence Fautra. L’OL peut encore obtenir quatre dérogations jusqu’à la fin de l’année. Xavier Pierrot explique ce qu’il se passera quand l’Olympique lyonnais aura effectué ses dix demandes : "Je pense qu’on en fera une onzième".
Interrogée par Lyon Capitale / Olympique-et-Lyonnais, Laurence Fautra reste campée sur ses positions : "Les lois s'appliquent à tous et elles sont les mêmes pour tous, même si on s'appelle Jean-Michel Aulas. Je suis une élue de la République et j'applique la loi. L'association Olympique lyonnais a une dérogation pour 10 événements où elle peut vendre de l'alcool. Je suis une élue, ce serait un comble si je dérogeai à la loi. À Gerland, la loi était la même. Jean-Michel Aulas est propriétaire du stade à Décines, mais il ne peut pas s'affranchir de la loi". L'éventuelle onzième demande devrait donc être refusée, mais la position de l'OL pourrait bien relancer le débat public sur la vente d'alcool dans les stades.
Aulas ne comprend pas comment lui qui fait voter des lois spéciales pour satisfaire ses ambitions (loi d'intérêt général des stades privés) se voit refuser encore une dérogation par un maire qui ne lui lèche pas les bottes. Le propriétaire de ce stade exemplaire en matière d'éthique , d'écologie (panneaux photovoltaïques....?) devra respecter la loi ,incroyable non ?