En attendant la décision de la Ligue nationale de rugby, entretien avec Christian Dullin, président du comité des Alpes de rugby.
Lyon Capitale : Quelles peuvent être les conséquences d'un dépôt de bilan du CSBJ ?
Christian Dullin : Déjà, je dois souligner l'originalité de la situation. Les clubs qui déposent le bilan, comme ça a pu être le cas avec Grenoble par le passé, le font généralement en fin de saison. Pour le CSBJ, la saison a déjà commencé. Dans une situation " normale ", la sanction devrait être une rétrogradation sportive en Fédérale 3. Le club ne ferait alors plus partie de la Ligue, et n'aurait plus aucun statut professionnel. Il faudrait alors que la partie associative du club, qui s'occupe des équipes de jeunes, se positionne pour gérer une équipe en Fédérale la saison prochaine. La Ligue nationale de rugby (LNR) doit être bien embêtée aujourd'hui. Difficile de rétrograder Bourgoin dans ces conditions.
Et si Bourgoin dépose le bilan et que la Ligue décide de maintenir le club en Top 14 ?
C'est une possibilité, mais est-ce que les joueurs vont accepter de jouer sans être payés ? Cela me semble compliqué. Seule la Ligue peut répondre. Je vois mal les rugbymen du CSBJ pointer aux Assedic et continuer à jouer, comme ont pu le faire ceux de Grenoble en leur temps pour finir la saison. A l'époque c'était presque, dans les faits, le principal actionnaire. Personne n'aurait été choqué qu'ils apparaissent sur le maillot (rires) !
Comment expliquer cette dégringolade ?
Le club est allé trop vite. Vouloir maintenir un budget entre 10 et 15 millions d'euros dans une ville comme Bourgoin, ce n'est pas possible. Certes, les valeurs du rugby sont " vendeuses ", intéressent les investisseurs et les médias, mais nous ne sommes pas le football. Une saison de Ligue 1 coûte 600 millions d'euros en droits télé. En comparaison, trois Coupes du monde de rugby se paient 60 millions d'euros.
Propos recueillis par Manuel Desbois
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