Encore quelques jours pour dévaler les dernières pistes de la saison de ski.
Pour la saison de neige 2015, une grande campagne de com a ciblé le ski de printemps. Le mot d’ordre : ski détente au soleil. Quand on pense ski, on pense évidemment Noël, ou vacances de février. Rarement printemps. Le printemps, c’est plutôt farniente balnéaire dans le Sud ou découverte en famille d’une capitale européenne voisine pour un week-end prolongé. Du coup, là-haut sur la montagne, les stations de ski prennent des airs de villages fantômes. Conséquence, “les stations voient fléchir leur fréquentation dès fin mars, alors qu’elles pourraient tirer jusqu’à mi-avril”, explique à Lyon Capitale Michel Giraudy, président de France Montagnes, association qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne.
-50 % sur la fréquentation de printemps
Il faut dire que le calendrier scolaire tardif n’incite pas les touristes à choisir le ski, circonstance (aggravante) renforcée lorsque le temps est au beau fixe – on se dit alors que la neige doit fondre comme une omelette norvégienne à la poêle. Depuis 2009, le calendrier scolaire en place reportait effectivement les vacances de printemps plus tard dans la saison, au point qu’elles se déroulaient en grandepartie en dehors de la période d’ouverture des stations. Une situation qui inquiétait tellement les professionnels du secteur qu’un cabinet d’études avait alors dû chiffrer l’impact de ce nouveau rythme. Bilan : -50 % sur la fréquentation de printemps.
En 2015, les choses changent. “Les vacances sont mieux calées que d’habitude”, apprécie M. Giraudy. Ni une ni deux, le secteur lance, sous la supervision d’Atout France, l’agence de développement touristique de la France, l’opération “Le printemps du ski”. L’idée : faire revenir, fin mars-début avril, les touristes dans les stations françaises. Pour l’occasion, les stations proposeront des tarifs bas, des promos sur les hébergements, la gratuité pour certaines activités, des événements culturels et festifs, etc. Bref, chacun déclinera à sa sauce ce Printemps du ski. Comme le rappelle Atout France, dans un document de travail sur le sujet, “c’est ainsi l’image du ski en avril qu’il faut développer, en capitalisant sur les avantages compétitifs des stations françaises”.
Najat revoit les vacances
Car, mine de rien, les 250 stations de ski comptent pour un peu plus de 2 milliards d’euros dans les exportations commerciales françaises. Preuve que le Gouvernement s’intéresse de près à la question, le 17 octobre à Chambéry, à l’occasion du 30e congrès de l’Association nationale des élus de montagne, Manuel Valls a demandé à la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, de rouvrir les négociations avec les élus de la montagne afin de mieux adapter le calendrier des vacances aux sports d’hiver. Ce que la ministre a fait. Le nouveau calendrier scolaire intègre une répartition des académies métropolitaines permettant une «meilleure répartition des flux entre les territoires sur toute l'année et, en particulier, le meilleur équilibre des flux vers le massif alpin sur la saison d'hiver». Et les « vacances de printemps » sont repositionnées en avril afin de pallier à la diminution des journées de ski. La montagne, ça vous gagne...
En chiffresPart de marché des vacances de printempsLa part de marché des vacances de printemps sur la totalité de la saison d’hiver est passée de 8 % en 2009-2010 à 2 % en 2012-2013.Clientèle ciblée pour “Le printemps du ski”Selon Atout France, l’agence de développement touristique de la France, une étude non encore publiée montre qu’il y a une clientèle prête à revenir skier au printemps dans les stations françaises : moins de monde, plus de soleil, ski le matin, autres activités l’après-midi. Marchés ciblés : la France, la Belgique, le Royaume-Uni et la Hollande. |