En phase de reprise, il dit avoir apprécié le match de Ligue des champions livré par l'OL contre la Roma avec qui il était à deux doigts de s'engager l'été dernier.
Ça fait déjà un petit moment que vous êtes blessé. Où en êtes-vous dans votre convalescence ?
Alou Diarra : Dans la mesure où j'ai été victime d'une déchirure musculaire de sept centimètres, ma blessure a été assez importante. C'est la première fois que je vis cela. Avec le staff médical, nous n'avons pas trop d'explication, même si j'avais eu une petite alerte dix jours auparavant. Au moment où je me blesse, j'avais sûrement une petite fragilité. Aujourd'hui, je suis en phase de reprise. J'ai commencé à retoucher le ballon. J'ai de bonnes sensations car ma blessure évolue bien. Il faut désormais que je pousse les exercices en terme d'intensité. Je suis optimiste, même si je ne peux pas encore dire quand je serai prêt. Mon mental est bon. Je suis sûr que quand je vais revenir je serai au top physiquement.
En étant tenu à l'écart des joueurs qui ont enchaîné les matchs depuis le début de l'année 2007, comment avez-vous vécu et analysé la série noire qu'a connue l'OL ?
Pour moi, ce n'était rien d'autre qu'un manque de réussite. L'équipe se procurait des occasions, mais ça ne voulait plus rentrer. La chance avait changé de camp. Mais nous n'avons jamais été alarmiste. Ce type de série arrive à n'importe quelle équipe. Et puis, les autres équipes redoutent beaucoup l'OL. Ça devient de plus en plus dur pour nous. Mais on a redressé la barre avec deux victoires précieuses en Ligue 1 et un bon nul à Rome.
Justement, comment avez-vous vécu ce 1/8 de finale de la Ligue des champions entre l'AS Rome et l'OL ?
Chez moi, seul avec ma femme. C'est un match que j'aurais beaucoup aimé jouer, mais les circonstances ont fait que... Je trouve que ce match a été très serré. A Rome, l'équipe a fait une très bonne performance, très solide. C'est de bon augure pour la suite. Par moments, c'était très rugueux, à la limite. Avec les Italiens, il fallait s'y attendre. Ça m'a un peu rappelé la finale de la Coupe du monde (rires). Sinon, j'ai trouvé que les Romains n'ont pas réussi à être vraiment dangereux dans le jeu alors qu'ils jouaient devant leur public. Le plus gros danger chez eux, à mon sens, c'est offensivement. Ils sont capables de jouer vite vers l'avant, avec peu de touches de balle. De notre côté, encore une fois, j'ai beaucoup aimé notre présence dans les duels. A l'extérieur, c'est la base.
Pour vous qui, avant de signer à l'OL l'été dernier, étiez sur le point de vous engager avec la Roma, cette soirée a dû être un peu spéciale?
C'est sûr (rires) ! L'été dernier, j'étais à deux doigts de rejoindre Rome, mais quand l'OL s'est présenté, je n'ai pas hésité. J'ai aimé le discours des dirigeants lyonnais. Et puis Lyon est l'une des meilleures équipes d'Europe. Mais je pense que plus tard dans ma carrière je tenterai une expérience à l'étranger. Avec le Bayern Munich, j'en ai déjà connu une et je sais que je m'adapte bien à l'étranger.
Pour votre première saison, vous vivez une année un peu difficile à Lyon avec cette blessure et un temps de jeu pas aussi important que vous l'auriez souhaité ?
Pour ce qui est de ma blessure, il y a plus grave. Quand je suis arrivé à Lyon, je venais de vivre une aventure fantastique en Coupe du monde, mais j'ai vite été dans le bain. J'étais prêt, motivé pour faire une grosse saison, mais ce n'est pas moi qui décide. Le fait de ne pas jouer, de faire face à une grosse concurrence avec des joueurs de classe internationale, me permet quand même d'apprendre des choses, de progresser. IL faut positiver.
Ce qui doit vous rassurer, c'est qu'à chaque fois que vous êtes entré en jeu avec Lyon, vos prestations ont souvent été impeccables ?
Je crois effectivement que je n'ai jamais déçu depuis que je suis ici. Il faut dire que je connais la plupart des joueurs lyonnais via l'équipe de France. Depuis les éliminatoires de la Coupe du monde, on a crée des automatismes entre nous qui m'aident aujourd'hui à Lyon. Et puis les joueurs m'ont très bien accueilli. Aujourd'hui, j'espère juste plus de temps de jeu. J'attends qu'on me donne ma chance. C'est comme ça. De temps en temps, il faut savoir être patient.
Ce samedi, Sochaux, équipe surprise de cette saison se présente à Gerland. Comment voyez-vous cette rencontre ?
Ce match peut nous permettre d'enchaîner. Maintenant, encore faut-il le faire. Sochaux est une vraie bonne équipe. En Coupe de France, les Sochaliens ont réussi à gagné à Monaco. Et à l'aller, contre nous, ils nous avaient posé des problèmes. C'est une équipe dangereuse. Offensivement, elle possède des joueurs vifs, rapides, très habiles dans les espaces. Il faudra être vigilant.
Lens, votre ancienne formation, est aujourd'hui bien installée à la deuxième place du classement. Vous devez vous chambrer un peu avec vos anciens partenaires ?
(Rires) Je ne suis pas du tout surpris par leurs performances. Je connais leurs qualités. L'année dernière, malheureusement, on avait mal débuté l'année 2006. Cette saison, Lens a su rectifier le tir. C'est bien. Au téléphone, avec Itandje et Jemaa, c'est vrai qu'on se chambre un peu. Mais avec le match aller qu'on a fait là-bas (victoire de l'OL 4-0, ndlr), ils se calment vite (rires). Rendez-vous au match retour.
L'équipe de France doit également vous manquer. Est-ce que la performance contre l'Argentine vous inquiète pour la suite des éliminatoires de l'Euro 2008 ?
Non, pas du tout. Perdre contre l'Argentine au cours d'un match amical c'est plutôt une bonne préparation pour la suite des événements. Il ne faut pas tirer de conclusion de ce match. Il nous a permis de nous juger contre une formation très forte. L'objectif de l'équipe de France a toujours été le prochain match contre la Lituanie. Pour la suite des éliminatoires, je suis donc confiant. C'est très bien parti. A nous de poursuivre.
Repères
A 25 ans, Alou Diarra en est déjà à son sixième club. Après ses débuts à Louhans-Cuiseaux, en Ligue 2, lors de la saison 1999-2000, il est parti pour le Bayern Munich, puis Le Havre, Bastia et Lens avant d'arriver à l'OL l'été dernier.