Malgré sa victoire de huit points face au Mans (71-63) quand il en fallait au moins onze, vendredi soir, l'ASVEL s'est encore une fois pris les pieds dans le tapis à deux pas du bonheur. Villeurbanne dit donc adieu à l'Euroligue et se voit, comme on dit, « reverser » en Eurocoupe, avec l'eau du bain et pas mal de regrets.
Trois points. Trois malheureux points. C'est ce qui aura manqué, et sur deux matches avec ça, pour que l'ASVEL obtienne une qualification qu'elle a eu largement dans les pattes durant trois quarts-temps. Soit, exemple non contractuel, un malheureux panier à 3 pts de plus de la part d'AD Vassallo, en déroute dans cet exercice (1 sur 8) mais qui trouva quand même le moyen d'en coller 17 à la défense mancelle (preuve que le garçon a de la ressource). Si loin, si proche donc. Un refrain qui doit filer des suées nocturnes à Vincent Collet, lui dont les équipes, bleue ou verte, ont cette fâcheuse tendance à entonner « courage fuyons » quand on sonne la charge finale. La peur de gagner qu'on appelle ça, en psychologie du sport option comptoir. Toujours est-il que peur ou pas, l'ASVEL, après avoir encaissé un 6-0 inaugural, en était à + 14 au moment d'entamer le dernier acte. Ayant patiemment et efficacement (trop vite ?) construit son avance dans le sillage d'un duo d'intérieurs à la page face aux « gros » manceaux : Zizic avec une production sobre mais efficace (7 points à 3/5 aux tirs, 8 rebonds), Jefferson, pour le moins discret au match aller, ici tonitruant avec une ardoise à 18 points, 13 rebonds et 2 interceptions. Les deux étant épaulés par le valeureux Kim Tillie (6 points, 2 rebonds en 6 minutes).
L'ASVEL en Eurocoupe
Mais, comme si on avait pu en écrire l'épitaphe à l'avance, l'ASVEL avala son match tout rond en buvant la bonne grosse tasse qui coupe les pattes et, avec elles, l'herbe sous le pied. Une tasse servie bien chaude par le « jeune briscard » manceau, Antoine Diot (18 points), 22 ans et déjà patron à son compte. - 6 dans le dernier quart. Oh, tout ce qu'il y a de suffisant pour s'imposer de huit points, tranquille. Sauf qu'il en fallait onze. Un dernier baroud d'honneur et des lancers-francs de Vassallo faillirent bien sauver la soirée, mais Le Mans s'accrochait comme un pitbull à sa précieuse défaite, cet écart à un chiffre qui sent la victoire. Si on était mauvaise langue, mauvais perdants ou les deux, on dirait que c'est un moindre mal ; que Le Mans a gagné un aller-retour à Moscou pour aller se faire sadiser en bonne et due forme par le Khimki, ses stars et son budget de nouveau riche ; et que l'ASVEL ne sera pas si mal en Eurocoupe, l'équivalent de la Ligue Europa en football, plus compétitive qu'il n'y paraît.
Certes, l'Eurocoupe, c'est moins prestigieux, moins doté financièrement et ça n'attire ni les papillons, ni les caméras mais l'ASVEL peut espérer y briller, ce qui est toujours bon pour le moral. Pour les Verts, comme l'ont précisé les dirigeants villeurbannais, l'objectif est de toute façon inchangé : disputer la deuxième phase de poule. Alors va pour l'Eurocoupe, puisqu'on n'a pas le choix. Et puis, comme si on allait l'oublier, le championnat débute le 9 octobre contre Paris-Levallois. Le gagner, ce championnat, est d'ailleurs un bien meilleur sésame pour l'Euroligue que le très encombré alambic des qualifications. En attendant la licence A, ce pass VIP pour le grand bal européen, c'est encore ce qu'il y a de mieux à faire pour l'ASVEL.