Le Lyonnais a déposé un amendement qui pourrait désamorcer la grogne des clubs de football qui ourdissent une grève des pelouses. Le Président, qui recevra jeudi prochain les représentants du football français, va-t-il s'appuyer sur la proposition de Thierry Braillard ?
Depuis quelques jours, les clubs de football sont vent debout contre la taxe à 75% qui les frappera. Une grève est même prévue le 30 novembre prochain : aucun match ne sera joué sur les pelouses de L1 et L2. Jeudi prochain François Hollande va recevoir les représentants du football professionnel, dont très probablement Jean-Michel Aulas. Le ministère des Sports planche déjà sur des "compensations" pour les clubs de football, tout en assurant que "la taxe s'appliquera". Plusieurs options sont déjà sous le coude de la ministre, selon nos informations. Certains préconisent d'étaler le paiement de la taxe sur plusieurs exercices, d'autres de ne pas imposer les clubs déficitaires.
Les contrats déjà signés exonérés
L'une des pistes envisagées, même si elle n'est pas privilégiée à ce stade, provient du député du Rhône, Thierry Braillard (PRG). Vendredi dernier, il a déposé un amendement qui propose de ne faire porter la mesure qu'en 2014 et 2015, s'opposant au caractère rétroactif de la loi. Instaurée dès l'an prochain, cette super taxe s'appliquerait en l'état sur les revenus de 2013 et 2014, affectant donc déjà la saison 2013/2014. D'après l'amendement, cette imposition ne porterait "que sur les contrats de travail signés à compter de la promulgation de la loi". Le texte a été repoussé, mais le Rhôdanien - auteur en juillet du rapport Le fair-play financier européen et son application au modèle économique des clubs de football professionnel français - compte bien le redéposer.
"Mettre un terme à l'incertitude fiscale"
"Je ne veux pas exonérer les clubs, mais je me préoccupe de la compétitivité des entreprises dont celle des clubs, explique-t-il. Je veux mettre un terme à l'incertitude fiscale : cette taxe qui n'était pas prévue en début d'année, tombe sur ces groupes qu'elle peut en mettre en péril". Le football verserait ainsi 44 millions d'euros à l'Etat, somme qui s'ajoute, selon l'Union des clubs professionnels de football (UCPF), aux quelque 50 millions perdus avec la suppression du Droit à l’image collective (DIC) sous la majorité précédente. "C'est une excellente piste, une solution juste", commente Philippe Diallo, directeur général de l'UCPF.
Le député du Rhône veut aussi poser la question de Monaco, non concerné par la mesure, mais qui joue dans le championnat de France, y voyant "une distorsion". En revanche, il ne soutient pas la grève envisagée par les clubs : "Ce n 'est pas un bon message envoyé. Le football pratique parfois des montants de salaires indécents. Ce n'est pas possible de s'exonérer de la crise".