Gary Stal

Gary Stal, espoir du golf français

Il est l’un des golfeurs français qui évoluent en 2014 sur le Tour européen *. Gary Stal, 22 ans (le 9 février), licencié au Golf Club de Lyon (Villette-d’Anthon) est un jeune espoir d’un sport qui compte 43 812 licenciés en Rhône-Alpes. (Article paru dans le mensuel Lyon Capitale daté de février 2014).

Au moins, avec lui, les choses sont claires. Pour rencontrer Gary Stal, il faut être persévérant. Pas que le jeune homme se prenne pour une star – bien au contraire – mais, ces dernières années, il ne cesse de voyager. Afrique du Sud, Russie, Chine, Qatar, Kazakhstan… Gary Stal est un véritable globe(enfin plutôt golf)-trotteur. “Contrairement aux idées reçues, le golf est un véritable sport, indique-t-il. Et cela prend énormément de temps. Je commence ma journée à 9 heures et je la termine à 19 heures.” Toutefois, avant de s’envoler pour Dubaï, Gary Stal a réussi en cette fin d’année 2013 à se poser quelques jours chez lui, dans la maison familiale, située à proximité du Golf Club de Lyon. L’occasion d’une rétrospective sur un parcours linéaire et jalonné d’efforts pour le Villettois, qui affirme sans sourciller qu’“il avait la volonté de réussir”.

“Un sport qui se pratique à tous les âges, même à 60 ans”

Adolescent, Gary pratique de nombreux sports, notamment le tennis et le karaté. Mais c’est véritablement avec le golf qu’il a accroché. “À 4 ans, je m’amusais à essayer d’envoyer la balle le plus loin possible”, se souvient-il. Au départ, un simple amusement donc. Mais Gary Stal prend vite goût au golf et rêve d’en faire un métier. Une voie toute tracée pour un jeune pas très à son aise sur les bancs de l’école. “Je n’étais pas une flèche en cours”, reconnaît-il sans détour. D’ailleurs, son père, Georges, lui aussi passionné par le golf, se souvient encore du jour où son fils lui a demandé une faveur : “À 16 ans, il m’a dit qu’il souhaitait arrêter l’école pour faire du golf son métier. J’ai accepté, à condition qu’il le fasse à fond.”

Depuis, M. Stal ne regrette pas d’avoir cédé sur les études : “Gary est toujours aussi motivé et impliqué dans la pratique de son sport.” Et d’ajouter : “Ce qui me tient à cœur, c’est qu’il adopte une bonne attitude sur et hors des parcours. Et je dois dire, sur ce point , qu’il ne m’a jamais déçu.” Gary Stal, qui a appris les bases du golf en compagnie de son père – “il m’a cadré et m’a guidé” –, a depuis une équipe pour l’entourer : Patrick Grosperrin, son entraîneur mental, Hubert Sauzet, son entraîneur de golf, et Jérôme Simian, son préparateur physique.

Si le golf est perçu comme un sport de vieux et plutôt élitiste, Gary Stal ne cherche pas à endosser l’habit de l’avocat du diable. “C’est un sport qui se pratique à tous les âges, même à 60 ans. Lorsqu’on est à la retraite, on peut jouer au golf, confie-t-il, hilare. Sinon, c’est clair que ce n’est pas donné à tout le monde de jouer au golf car, à la base, il faut être membre d’un club.” Mais, surtout, le chemin qui mène à la professionnalisation est semé d’embûches. “C’est difficile de passer pro, dit-il. Surtout qu’il y a un classement français et un mondial. On est au moins 3 000 golfeurs à espérer devenir professionnels.” Et l’histoire du coût revient sur le tapis. “Par exemple, il faut débourser 1 700 euros pour disputer les premières préqualifications”, explique-t-il.

Pas de salaire régulier

Lorsqu’il était un joueur amateur, Gary “jouait pour la gloire, bien que soutenu par la Fédération française de golf pour les déplacements”. Alors, le passage en professionnel lui permet-il de bien gagner sa vie ? “Il n’y a pas de salaire régulier, c’est selon mes performances, répond-il naturellement. Mais, quelque part, c’est une forme de justice. Car, contrairement à d’autres sports, au golf, si tu es bon et travailleur, tu gagnes bien ta vie.” Actuellement, Gary Stal peut compter sur le soutien de cinq sponsors. “Il faut être bon pour attirer de nombreux partenaires”, confie-t-il. En somme, gagner de gros tournois pour se faire repérer par de généreux mécènes. Mais quelles sont les ambitions de Gary Stal, qui a l’occasion en 2014 de briller sur la scène européenne ?

Pour le coup, le jeune homme est très peu loquace. “Mon souhait est simplement de bien jouer, pour le reste…” Son père complète : “Même avec moi, il n’en parle pas.” Après trois quarts d’heure d’échanges, comment ne pas évoquer ce manque de médiatisation du golf en France ? Mais cela ne semble pas perturber Gary Stall outre mesure. “En France, c’est impossible d’avoir la reconnaissance du grand public. Sincèrement, cela ne me pose pas de problème. Ce qui me fait plus plaisir, c’est d’avoir des encouragements et d’être soutenu par les adhérents du Golf Club de Lyon. Car, eux, ils savent tout ce que j’ai fait pour en arriver là.”

* Le Tour européen est un circuit de golf professionnel masculin.

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