PORTRAIT - Sans fanfaronner, Maxime Gonalons, à l’OL depuis 2000, savoure le chemin parcouru. Entre ambition et détermination. (Article paru dans le magazine Lyon Capitale de février 2011).
Dans le football, comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. Maxime Gonalons, 21 ans, en sait quelque chose. Avec le retour de certains blessés, le jeune milieu de terrain de l'OL, sans toutefois démériter, foule moins les terrains en ce début d’année 2011. Une situation qui ne semble pas l'inquiéter outre-mesure. "Il faut être préparé à ça. Ce n’est pas évident, je suis dans un grand club. Il y a un effectif pléthorique, beaucoup d’internationaux. Quand on a connu la Ligue des Champions, ce n’est pas facile de retourner en CFA. Mais, c’est la loi du football", assure le natif de Vénissieux. En attendant, Maxime fait contre mauvaise fortune bon cœur, en espérant que cette situation ne s’éternise pas. Il faut dire que le Gone n'a pas oublié d'où il vient et ce qu'il a connu. "Max" débute le foot à l'âge de 7 ans, à Reyrieux, une petite bourgade située dans le département de l'Ain où résident encore ses parents. Deux ans plus tard, il rejoint le FC Villefranche-Beaujolais puis à 11 ans l’OL. Son club de cœur. Il a d'ailleurs assisté à de nombreuses rencontres au stade de Gerland avec son père et son cadet de seize mois. De nature calme et réservée, Maxime Gonalons aime toutefois titiller et rigoler, toujours dans la spontanéité et l’écoute de l’autre. Au centre de formation de l’OL, le Vénissian ne crève pourtant pas l’écran : "je n’étais pas parmi les meilleurs", souligne-t-il en toute humilité. "Ils étaient peu à croire en mes capacités".
Il frôle l’amputation à 19 ans
Malgré tout, il passe sans encombre toutes les étapes, jusqu’à une vilaine blessure, alors qu’il honore sa dernière année de contrat. En 2008, le jeune Lyonnais contracte une maladie gravissime : un staphylocoque doré qui remonte jusqu'au pubis. Le milieu de terrain frôle l’amputation. Six mois d’absence difficiles passés hors des terrains, avec comme rares soutiens ses proches. "Je me sentais un peu seul, à part mes parents et mes agents. Guillaume Tora (ancien préparateur physique de la CFA) et Robert Valette (co-entraîneur de l'équipe CFA) m’ont aussi beaucoup soutenu. J’essayais de rester positif même si je savais que j’avais quelque chose de grave. Une fois revenu, je prenais juste du plaisir à jouer." En fin de saison 2008-2009, "Max" signe son premier contrat professionnel avec l’OL, d’une durée de un an.
Bavard mais nullement dans la séduction, l’Olympien explose au haut niveau le 20 octobre 2009, à Anfield, dans l’antre de Liverpool. Il inscrit un but encore dans la mémoire de tous les supporters lyonnais. Et dans la sienne, évidemment. "C’est vrai que ce but, on m’en parle souvent. C’est l’élément déclencheur de ma carrière. Ça m’a propulsé. Je ne peux vous dire que du bien de ce match. J’en ai forcément un très bon souvenir ", relate-t-il. Même si cet épisode, certes heureux, le suivra toute sa vie, il n’en est pas pour autant rassasié : "il m’arrive parfois de regarder la vidéo du but, j’en ai encore des frissons". Et de poursuivre : "je ne me suis pas rendu compte de l’emballement médiatique. J’étais un peu sur mon petit nuage. Tout est arrivé d’un coup. Ça n’a pas été facile à gérer". Tout s’enchaîne vite alors pour le jeune milieu de terrain. Sélections en équipe de France espoir, un temps de jeu régulier en Ligue 1, de nombreuses titularisations. Il est doté d’une belle lecture de jeu, performant dans les duels, à l’aise techniquement, et Claude Puel lui réitère sa confiance à de nombreuses reprises. Maxime est aligné à vingt-six reprises dont dix-sept fois en tant que titulaire. Plus que correct à tout juste 20 ans.
"Je ne suis pas Cyril Rool"
Passionné de pêche, il est depuis peu le nouveau parrain du groupe de supporters "Rouge et Bleu", basé dans la tribune Jean-Bouin. A Lyon d’ailleurs, il jouit d’une popularité en constante évolution. "Cela ne me dérange pas, les gens sont sympas ici", assure-t-il. Conscient de certains de ses défauts -"il faut que j’améliore ma vivacité et élimine mes sauts de concentration pendant les matchs"-, le Vénissian n’élude pas le sujet lorsqu’on évoque sa réputation de joueur trop souvent averti : "je prends beaucoup moins de cartons aujourd’hui. Avec l’expérience, je fais moins de fautes. J’appréhende mieux les duels". Et d'ajouter, tout sourire : "et entre nous, il ne faut pas exagérer, je ne suis pas Cyril Rool". Maxime Gonalons n’hésite d’ailleurs pas à juger, sans concessions, la première partie de saison de l'Olympique Lyonnais : "on a vécu six mois vraiment compliqués. Même lorsqu’on a enchaîné les bons résultats, dans le jeu, ce n’était pas ça. On nous a beaucoup critiqué et tapé dessus, et c’était justifié. Dans ces moments-là, il faut faire abstraction de tout ce qu’il se dit".
Depuis deux ans, "Max" a quitté le cocon familial, et vit à Lyon. Très attaché à sa ville, il n’exclut pas de "faire une carrière à la Sidney Govou" (l’international tricolore a passé 11 saisons à l’OL, NDLR). Toutefois, il n’ignore pas la dure réalité du football. "Tout dépendra du temps de jeu, de ce que le club me propose. On discutera à la fin de la saison avec les dirigeants". Le Lyonnais est désormais lié à son club formateur jusqu’en 2014. Pas fan des imprécateurs médiatiques, il ne rechignerait pourtant pas, à l'issue de sa carrière, à une expérience de consultant télé ou radio. "Après, j’essaierai de trouver le ton juste pour ne pas tomber dans le règlement de comptes", s’esclaffe-t-il. Mais avant ça, Maxime Gonalons a une belle, et longue, carrière à croquer. Le jeune Lyonnais espère bien en profiter.