JO de Rio : trois Lyonnais en chocolat

Après des années d'entraînements et une sacrée pression, les sportifs des Jeux Olympiques réalisent parfois de très belles performances pour accrocher...une quatrième place. À Rio, trois Lyonnais se sont retrouvés à seulement un pas du podium, remportant donc de belles médailles en chocolat.

Yasmina Aziez, native de Lyon, avait une furieuse envie d'or. Face à la championne du monde en titre de Taekwondo, la Sud-Coréenne Kim Sohui, elle réalise un combat explosif avant de sortir du match en quelques secondes. Interrogée par la Dépêche du midi sur ce combat, elle confie : "J'ai perdu patience, de la concentration, je me suis jetée sur elle". Difficile ensuite de se remettre dans la compétition, même s'il s'agit de remporter une médaille de bronze. Lors de la petite finale, la spécialiste du taekwondo a perdu la hargne, elle sera battue par l'Azerbaïdjanaise Patimat Abakarova (7-2). À seulement 25 ans, Yasmina Aziez peut désormais apprendre de cette expérience pour revenir encore plus forte en 2020, aux Jeux Olympiques de Tokyo.

"Cyril Tommasone s'est fait voler"

Du côté de la gymnastique lyonnaise, la pilule est un peu difficile à avaler. Aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, Cyril Tommasone terminait à la cinquième place de son agrée de prédilection : le cheval d'arçons. Au Brésil, le gymnaste est très bien parti lors des qualifications et décroche facilement sa place pour la finale. Presque logiquement, les deux britanniques, champion et vice-champion du monde, Max Whitlock et Louis Smith, s'imposent pour la médaille d'or et celle d'argent. C'est seulement grâce à un dixième sur sa note que l'américain Alexandre Nadour décroche la médaille de bronze et laisse ainsi à Cyril Tommasone la difficile place de quatrième. Pour Yann Cucherat, gymnaste lyonnais 10 fois champion de France, Cyril Tommasone "s'est fait voler." Dans une interview au Progrès, il précise : "Les deux Anglais étaient plus forts que lui, mais l’Américain avait un mouvement moins difficile que lui, et en exécution il a fait de petites erreurs. J’ai eu des juges, revu les images, très objectivement, il devait être classé troisième. Cyril a été très classe dans sa réaction, mais au fond de lui – je ne l’ai encore pas eu de vive voix – il doit savoir qu’il aurait dû avoir une médaille." C'est à huit ans que Cyril Tommasone découvre sa passion pour la gymnastique. Aujourd'hui, du haut de ses 29 ans, le gymnaste vice-champion du monde aux cheval d'arçons en 2011, n'a sans doute pas dit son dernier mot malgré la déception de ces Jeux Olympiques.

Manon Brunet, une épéiste en puissance

Dernière française en lice en demi-finale du sabre féminin, Manon Brunet avait réalisé une compétition quasiment parfaite. Pour ses premiers Jeux Olympiques, l'escrimeuse lyonnaise semblait décontractée et particulièrement concentrée. Sa rencontre face à la championne du monde, la russe Sofya Velikaya, a changé la donne. Manon Brunet, 20 ans, mène 14-10. À seulement une touche de la finale, l'équipe française est aux anges, lorsque l'arbitre examine la vidéo et change de décision. La Russe revient à 13-11. Manon Brunet continue cependant de se battre et met une touche supplémentaire, revenant à un point de la victoire. Alors que la Rhodanienne semblait avoir mis la touche décisive, le juge compte une attaque simultanée, la russe égalise : 14-14. La touche qui marque la victoire de la russe est difficile a accepter : Manon Brunet combattra la petite finale alors que la déception du combat précédent ne l'a pas quitté. Face à l'Ukrainienne Olga Kharlan, la Lyonnaise lutte pour chacune des touches. Cela ne suffira pas pour remporter la médaille de bronze. Essuyant ses larmes avant de répondre à la caméra, Manon Brunet ne peut cacher sa déception : "Je suis peut-être jeune, ce sont peut-être mes premiers Jeux, mais on ne sait jamais si on reviendra. C'est bien, mais je n'ai pas de médaille."

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