Elles sont en conflit ouvert avec leur ancien employeur.
Une polémique qui risque bien de ternir l'image de l'Olympique Lyonnais. Il n'est pas question ici de l'équipe septuple championne de France mais de la section féminine du club rhodanien. A la mi-février, Sonia Bompastor et Camille Abily décident de quitter Lyon pour les Etats-Unis. L'une à Los Angeles, l'autre à Washington Freedom. Une opportunité unique pour les deux joueuses d'autant plus qu'au pays de l'oncle Sam, les rémunérations sont bien plus élevées qu'en France. A Lyon, Sonia Bompastor et Camille Abily percevaient 3 000 euros par mois. Selon nos sources, aux USA, elles vont toucher 13 000 euros brut mensuel.
Seulement, la direction de l'OL ne l'entend pas de cette oreille et fait pression sur la Fédération Française de Football pour qu'elle ne délivre pas à son homologue américaine la lettre de sortie (certificat international de transfert) nécessaire à l'expatriation de Abily et Bompastor. "Cela fait plus de vingt ans que je me consacre au football féminin et je considère toutes les joueuses comme mes propres filles. Humainement, je suis déçu. Il y a un peu d'amertume. Elles auraient pu attendre la fin de la saison, c'était la moindre des choses vis-à-vis du club et de leurs coéquipières", soupire un brin amère Paul Piémontaise, le président de la section féminine du club lyonnais. "Il existait entre les deux joueuses et l'OL, un engagement oral et écrit d'une durée de trois ans. Elles n'ont pas respecté l'éthique", poursuit-il.
Bompastor au bord de la crise nerf
En réponse, le club lyonnais a décidé d'assigner Camille Abily et Sonia Bompastor pour "préjudice sportif et préjudice d'image''. L'OL réclame 500 000 euros de dommages et intérêts aux deux internationales françaises. Et pourtant, il existe un flou juridique en la matière. Le football féminin n'étant pas un sport professionnel en France, l'OL ne peut pas légalement empêcher ses joueuses de changer de club. Dans ce cas précis, seul le droit du travail est applicable puisque la milieu de terrain défensif occupait un poste d'archiviste à OL Télé et Camille Abily un poste d'entraîneuse d'une équipe de jeunes. Sonia Bompastor a été obligée d'honorer son mois de préavis et son départ a été très tendu.
"On peut comprendre la déception des dirigeants même si Lyon ne peut pas retenir ses joueuses contre leur gré", confie Sébastien Duret, journaliste pour le site internet footoféminin.fr. Contactées à plusieurs reprises, Camille Abily et Sonia Bompastor n'ont pas souhaité répondre à nos questions. Il faut dire qu'elles ont toutes les deux pris le conseil d'un avocat et ont bien l'intention d'engager des poursuites judiciaires.
(Article paru dans le numéro d'avril de Lyon Capitale)
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