Couloir du stade de Gerland, investi en par le Lou Rugby début 2017 © Tim Douet
Couloir du stade de Gerland, investi en par le Lou Rugby début 2017 © Tim Douet
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La liberté du Lou dans la bergerie

Autour du déménagement du Lou à Gerland, des opérations immobilières et contractuelles ont permis au club de rugby de récupérer près de 40 millions d’euros de la Ville de Lyon, de manière directe ou indirecte. À l’heure où la collectivité se serre la ceinture, ces largesses font tiquer... Les actionnaires s’estiment dans leur bon droit, après une décennie à porter le club à bout de bras.

38 millions d’euros. Directement ou indirectement, c’est la somme que la Ville de Lyon a offerte sur un plateau au Lou, le club de rugby lyonnais qui vient d’échouer aux portes de la finale du championnat de France. Le décompte est vertigineux à l’heure où les collectivités sont soumises, et ce depuis une poignée d’années, à une cure d’austérité sans précédent. Cette avalanche de coups de pouce prend sa source à Vénissieux, sur le site de la plaine des jeux des États-Unis, un terrain appartenant à la Ville de Lyon. À l’étroit et loin des standards de l’élite dans son ancien stade (Vuillermet), le Lou, par l’intermédiaire de son actionnaire majoritaire GL Events, s’était donc construit un stade temporaire (des tribunes en kit à monter) à quelques hectomètres. Sur ce site, le club de rugby et la Ville de Lyon avaient conclu un bail de seize ans. Il prévoyait tout de même une fin beaucoup plus proche. Une clause stipulait en effet que le Lou s’engageait “à intégrer le stade de Gerland avec son équipe première dès le départ de l’Olympique lyonnais”. Clause respectée au courant de l’hiver 2017, où les rugbymen prennent possession de leur nouvel outil de travail. Mais le rapport soumis au vote du conseil municipal en 2011 ne disposait pas noir sur blanc que le départ à Gerland entraînerait un dédommagement à la charge de la collectivité pour les installations temporaires érigées à Vénissieux. En juillet 2016, le conseil municipal a pourtant entériné un dédommagement à verser au club de rugby d’un peu moins de 10 millions d’euros (qui se transforment un an plus tard en 11 millions), en raison du déménagement à Gerland à la demande de la Ville de Lyon. Passer d’un stade démontable de 8 000 places à une enceinte historique de 40 000 places pourrait pourtant s’apparenter à un joli cadeau.

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