L'entraîneur des Girondins de Bordeaux estime que son équipe est capable de réaliser un exploit mercredi soir contre l'Olympique Lyonnais. "Il va falloir être bon défensivement. Notre fébrilité elle est là", constate-t-il.
De notre envoyé spécial à Bordeaux
Vous tarde-t-il d'être à demain soir ?
Laurent Blanc: Effectivement, on a envie d'y être. Le temps nous paraît long. Que ce soit Lyon ou Bordeaux, tout le monde doit patienter avant d'en découdre. Ce qui me plaît le plus dans cette opposition, c'est la rencontre. Avant le match, on peut maîtriser le temps et dès lors que la partie débute on ne sait jamais comment ça va se passer.
Sentez-vous vos joueurs prêts à rivaliser avec les Lyonnais ?
Je n'en sais rien. Je ne les sens pas trop...Non, je plaisante (rires). En ce moment, on parle beaucoup de Bordeaux. En 2009, on en a énormément parlé en bien et en 2010, la tendance s'est inversée. Les médias se lâchent un peu... à juste titre. Je crois que si les joueurs veulent vraiment remettre les choses au point, d'abord pour eux-mêmes puis pour le club, le match de demain (mercredi), c'est le match rêvé. Faut-il encore en être capable. Je reste persuadé que l'exploit est dans nos cordes. Tous les gens qui supportent les Girondins de Bordeaux et qui vont venir au stade doivent être convaincus que l'équipe peut faire un exploit. Si ce n'est pas le cas, qu'ils restent à la maison.
Vous êtes dans l'obligation de marquer deux buts sans en encaisser...
Pour se qualifier, on sait ce qu'on à faire. C'est différent d'un match de championnat. Comme je l'ai dit aux joueurs, j'attends d'eux beaucoup d'implication, de motivation et d'exigence. Surtout de gagner ce match-là.
A quel type de match vous attendez-vous ?
Au match aller, on a beaucoup focalisé sur les erreurs défensives de Bordeaux car à juste titre elles ont permis à Lyon d'ouvrir le score. Puis d'inscrire un penalty et de gagner 3-1. On s'attarde beaucoup plus sur l'équipe qui a perdu mais il y a eu des erreurs monumentales de la part des deux formations. C'est peut-être pour ça que ça a donné ce match si ouvert avec beaucoup d'occasions.
Quel est le scénario idéal ?
Le scénario du match personne ne le connaît. On va essayer de mettre certaines stratégies en place mais on n'est jamais à l'abri de lacunes individuelles. Je vais peut-être vous surprendre mais les dix premières minutes à Lyon étaient très bonnes. Le seul problème, c'est qu'on a encaissé un but sur une erreur individuelle. On va essayer de faire le même match, en essayant de poser des problèmes aux Lyonnais.
Ces dernières heures, quel discours avez-vous tenu à vos joueurs ?
J'ai insisté sur le fait qu'ils doivent y croire. J'ai confiance en eux. Il ne faut pas se voiler la face, on traverse une période difficile. Il y a quelques explications. On a des outils pour démontrer aux joueurs, ce qui ne va pas. Après, il faut en prendre conscience. Être conscient de faire certaines choses pour les gommer. Je crois qu'au fond d'eux-mêmes, s'ils veulent vraiment retourner la situation, il y a un match rêvé à jouer. C'est un quart de finale de Ligue des Champions. A nous de faire en sorte de gagner ce match. Après, on se qualifiera ou pas, c'est un autre problème. Mais dans le contenu, j'attends beaucoup de la part de mes joueurs.
Le maître mot, c'est la révolte ?
La révolte ? Mais ça ne suffit pas. Si on arrive à faire le match parfait mercredi soir, c'est dans le jeu. Ça ne sert à rien d'être révoltés. Ça ne veut rien dire. Il faudra jouer juste, faire les bonnes passes au bon moment, gagner les duels, etc...Les joueurs doivent avant tout prendre du plaisir. C'est un match fantastique à jouer. Peut-être que dans leur carrière, ils n'auront plus la chance de pouvoir disputer un tel match.
Un mot sur l'absence de Lisandro...
Cette absence ne me soulage pas. Sans faire offense à Bafé Gomis, Lyon perd un bon joueur pour ce match. Tout le monde connaît la force de l'OL. Quand il dispose de tout leur effectif, ils sont redoutables. Lisandro a beaucoup apporté au match aller mais Gomis a d'autres qualités. Il est capable de marquer des buts. Il faudra se méfier de tous les joueurs et surtout se concentrer sur son propre jeu et sa propre performance individuelle.
Avez-vous prévu de changer de schéma de jeu pour cette rencontre particulière ?
Vous savez, la tactique c'est un choix d'entraîneur. C'est l'animation de cette tactique qui est importante. On le sait, il va falloir être bon défensivement. Notre fébrilité elle est là. En tant qu'entraîneur, c'est ce qu'il faut améliorer. Il faut régler ces soucis individuels afin de retrouver une assise défensive. Excusez-moi, mais à Lyon, dans l'animation, je n'ai pas trouvé une équipe bordelaise fébrile. Dans le jeu, continuons à faire ce que nous avons fait à Lyon. Si on veut se qualifier, il faudra réaliser le match parfait.
Pensez-vous que Claude Puel va vous réserver une surprise tactique ?
Non, pas Claude...(sourires). Pourquoi tenterait-il une surprise tactique ? Si une équipe doit en tenter une, c'est Bordeaux. Lyon a son schéma de jeu, un effectif très conséquent. Je pense que la ligne directrice c'est la même qu'à l'aller. On a pu voir que Claude a changé des joueurs lors du match à Rennes tout en gardant le même schéma. Je ne le vois pas prendre le risque de tout changer. Lyon attend de disputer une demi-finale de Ligue des Champions depuis dix ans. Il n'a pas le droit à l'erreur sinon je pense que son patron (Ndlr : Jean-Michel Aulas) ne sera pas trop content (rires).