Pour la première fois en France, les traditionnels shorts des basketteuses, souvent larges et peu avenants sont délaissés pour des jupes courtes. Le Lyon Basket Féminin, club de Ligue 2 aux hautes ambitions, teste ces nouvelles tenues cette saison.
Une révolution. Les amateurs de basket vont être surpris. Ou, du moins, les habitués de la salle Mado Bonnet, au cœur du 8ème arrondissement. “Un gymnase fabuleux“ dixit Pierre Bressant, l’entraîneur de ces filles qui enchaînent succès sur succès depuis deux ans. Mais cette saison, la nouveauté ne se situe pas au niveau des résultats. En effet, les joueuses du Lyon Basket Féminin réalisent un début de Ligue 2 parfait, caracolant en tête du classement.
A bas les shorts
L’originalité apparaît au niveau de la tenue. Terminés les shorts arrivant au milieu des jambes et place aux jupes courtes. Le président du club lyonnais, Servin Marichal narre ce changement radical : “Ce projet a pour but de mettre en évidence l’élégance, tout en ne négligeant en aucun cas la performance sportive. La création d’un nouveau label s’imposait“. Un discours relayé par le dessinateur du modèle, Bertrand Barré : “Les robes courtes, c’est une révolution. Dans le but d’imposer ce sport au féminin, l’élégance dans l’action est fondamentale“. Quid alors du confort des joueuses ? “Avec ces jupes, les filles sont comme dans une seconde peau. Au basket, comme dans tous les sports d’ailleurs, la mobilité du corps est très importante“, relate le créateur. Ou comment balayer d’un revers de main toute interrogation possible.
Objectif Ligue Féminine
Leurs nouvelles jupes, les joueuses du LBF devraient rapidement pouvoir les exhiber au plus haut niveau. Dans l’élite du basket féminin. Et rejoindre les grands noms, Bourges et consorts. “Allier la performance à l’élégance“ comme le souligne le manager général du club, Olivier Ribotta, est le leitmotiv du club rhodanien. Et les résultats suivent. En 2008-2009, l’équipe avait enregistré 37 victoires en 37 rencontres de National 2, réussissant l’exploit de rester invaincu une saison entière. L’année suivante, en National 1, le LBF atteint le Final Four (tournoi final entre les quatre premiers de la saison régulière pour la montée, NDLR) avec plus de 1000 spectateurs entassés dans la salle lors des derniers matchs décisifs.
Atteindre la Ligue Féminine dans les plus brefs délais semble un projet réalisable pour les locataires de la salle Mado Bonnet. Officiellement, l’objectif est d’y accéder au printemps 2012. Mais le très bon début de championnat laisse augurer de belles choses, dès cette année. Même si la montée n’est pas une fin en soi. Le club dirigé par Servin Marichal souhaite s’imposer dans la durée comme un club phare du basket féminin français. “Lyon gagne avec ses femmes“ : telle est la devise de la formation de Pierre Bressant, ancien entraîneur-adjoint de l’ASVEL et joueur du CRO Lyon Basket. Le LBF a tous les arguments pour réussir : outil de travail, compétence du staff, effectif pléthorique, direction stable, soutien de la mairie (la ville de Lyon a doublé le montant de ses subventions en quatre ans, NDLR), des sponsors, du public. Après, en sport, le papier, c’est une chose et le terrain, une autre…
3 questions à Pierre Bressant (entraîneur du Lyon Basket Féminin)
Lyon Capitale : Quels sont vos objectifs pour cette nouvelle saison ?
Pierre Bressant : On veut accéder à la Ligue Féminine le plus rapidement possible. On a recruté cinq nouvelles joueuses. Je dispose aujourd’hui d’un effectif complet, tous les postes sont doublés. C’est clairement un avantage en cas de méforme ou de blessures.
On vous sent séduit par le projet du club…
Oui, c’est pour cela que je suis là. Même si j’habite à Lyon depuis longtemps. J’ai les mains libres, on a à notre disposition un gymnase fabuleux. Notre motivation à tous est décuplée. On sent vraiment que quelque chose se crée. Cette équipe ne lâche rien. On peut perdre mais pas parce qu’on n’a pas fait le nécessaire pour. On a un objectif et on ne va pas le lâcher.
Vous avez été entraîneur-adjoint de l’ASVEL. Est-ce différent de coacher des garçons et des filles ?
Au quotidien, pas spécialement. Ça ne change pas grand-chose. Les filles, une fois qu’on leur explique bien le type d’entraînement, elles le font à fond, sans rechigner. Alors que les garçons essaient toujours d’en faire un peu moins (rires). En match, le style est certes différent, il y a moins de gestes spectaculaires avec les filles c’est évident. Mais elles sont plus solidaires entre elles, moins égoïstes. Et très hargneuses. On assiste souvent à de très bonnes rencontres, passionnantes à coacher.