Englué à la dernière place du Top 14, le Lyon olympique universitaire n’a remporté que deux de ses dix premiers matchs dans l'élite du rugby français. Même si la situation n’est pas dramatique, elle demeure inquiétante. Le temps presse. Une nouvelle défaite face à Perpignan dimanche (15h au Matmut Stadium) pourrait plonger le club lyonnais dans la crise.
"On ne veut pas retourner en Pro D2", a lâché l’ouvreur du LOU, Xavier Sadourny, après la lourde défaite de son équipe face à Montpellier mercredi (10-30). A chaud, l’expérimenté numéro 10 avait du mal à cacher sa déception. Son impuissance aussi. Largement dominés par les hommes de Fabien Galthié, les Lyonnais ont pris un gros coup sur la tête. Battus, les Rouge et Noir l'avaient déjà été, souvent même. Mais aussi sèchement, sur leurs terres de surcroît, jamais. Alors, forcément, ce nouveau revers à domicile, le troisième en quatre sorties en Top 14, a fait grincer des dents. "On n’est pas encore dans le rouge mais on est dans le dur", nous a confié le président, Yvan Patet.
Patet : "On a peut-être copié un peu trop ce qu’on faisait en Pro D2"
Contre Montpellier, les Rhodaniens ont affiché leurs limites. Valeureux, entreprenants, mais dépassés par une équipe héraultaise collectivement largement supérieure. Dangereux, les hommes de Matthieu Lazerges l’ont été grâce à leurs avants. Comme souvent ces derniers temps. Yvan Patet abonde dans ce sens : "On est très efficace défensivement, aussi dans notre jeu d’avant quant on arrive à moins de dix mètres de la ligne adverse. Mais entre les deux on a vraiment du mal. On est devenu trop lisible dans nos combinaisons. Nos adversaires nous analysent bien. On a peut-être copié un peu trop ce qu’on faisait en Pro D2. C’est là où on pêche. Car individuellement, on a de la qualité". Pourtant réputés pour "envoyer du jeu", les Lyonnais peinent actuellement dans ce secteur de jeu. L’épidémie d’oreillons n’a rien arrangé. Contractée début novembre par certains éléments de l’effectif, elle a cassé les jambes des joueurs du LOU. Et interrompu la bonne dynamique d’alors. Les coéquipiers d’Eugène N’Zi paient encore cette période sans matchs.
Victoire impérative face à Perpignan
Le LOU refuse toutefois de céder à la panique. Sûr de son fait. Sûr de ses arguments. Malgré l’inquiétante situation comptable. Lyon se morfond en queue de classement avec seulement 13 points, 4 longueurs derrière Bordeaux-Bègles, mais déjà à 8 et 15 de Brive et d’Agen, autres rivaux pour le maintien en début de saison. "Je pense qu’on a une marge de progression. Je serais vraiment inquiet si je sentais qu’on n’avait aucune solution devant nous. Des solutions, il y en a. Ce que j’attends, c’est qu’on les mettent en place. Et très vite. On n’a vraiment pas le droit à l’erreur contre Perpignan", clame le boss du LOU. Dans un championnat assez homogène, où certains "gros" sont à l’heure actuelle en difficulté, la lutte pour le maintien s’annonce plus que jamais aventureuse. "Si on veut rester dans ce Top 14, ça passera obligatoirement par des coups contre des grosses écuries", assure Patet. Face à Perpignan, champion de France 2009, grosse cylindrée aujourd’hui à la dérive, Lyon n’a déjà plus le choix…
C'est sûr que le championnat du Top14 est différent de la ProD2, l'adaptation est difficile mais le temps presse maintenant..