Enquête. Absent de la Ligue des champions depuis trois saisons, l’Olympique lyonnais perd du terrain dans la hiérarchie économique des clubs européens. L’arrivée de l’homme d’affaires américain John Textor à la tête du club peut-elle changer la donne ?
Un jour, alors qu’il était encore maire de Lyon, Gérard Collomb se promenait dans le quartier de la Confluence en compagnie de journalistes. Il avait lâché cette phrase assez divinatoire : “Je suis en train de construire une ville qui se retournera contre moi.” Contrairement à l’ancien baron socialiste, dont il est proche, Jean-Michel Aulas, le patron de l’Olympique lyonnais (OL), a choisi lui-même de quitter son club de cœur. En fixant ses conditions.
Le 19 décembre 2022, l’OL a été cédé à la holding Eagle Football, dirigée par l’homme d’affaires américain John Textor. Le prix de la transaction : environ 800 millions d’euros. Une vente qui est intervenue après plusieurs mois de négociations compliquées entre le club rhodanien et Eagle Football.
Pour Jean-Michel Aulas, cet énorme chèque consacre la stratégie économique et sportive qu’il a menée depuis 1987. Quand il avait repris l’OL à l’époque, le club végétait en deuxième division française. La suite de l’histoire est connue : Lyon remporte la Ligue 1 pendant sept saisons consécutives dans les années 2000 et développe avec succès un nouveau modèle économique avec une introduction en Bourse et une diversification des activités du club pour faire croître et sécuriser ses revenus.
Un déclassement en Europe
Mais en ce début d’année 2023, alors que l’OL entame une nouvelle ère, dont rien ne dit qu’elle sera aussi florissante que sous les grandes années de Jean-Michel Aulas, Lyon est-il toujours un club reconnu pour son modèle économique ? Depuis plusieurs années, les résultats sportifs sont médiocres. Le club n’a plus participé à la Ligue des champions depuis la saison 2019-2020 et, l’année passée, l’OL a bouclé la Ligue 1 à la 8e place. Son pire classement depuis 1997. Cette mauvaise passe pèse sur le volet financier.
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