Après le retrait très critiqué des Lions du sport, la ville de Lyon a annoncé la création du mécanisme “Trait d'union”, pour les clubs amateurs. L'opposition n'a pas manqué de critiquer la volonté de la municipalité de reprendre la main sur les subventions des petits clubs.
Après l'annulation houleuse du dispositif des Lions du sport - enveloppe annuelle de 54 000€ partagée à parts égales entre les 9 arrondissements pour aider les plus petites associations sportives - en juillet 2018, la ville de Lyon a voté ce lundi soir la mise en place d'un nouveau mécanisme appelé “Trait d'union”. À travers une enveloppe de 250 000€, la ville souhaite “favoriser la transmission et l'échange” entre le sport professionnel et amateur. Les pros (OL, LOU, Asvel féminin) financeront d'ailleurs à hauteur de 45 000€ - sur les 250 000€ prévus – la mise en place de ce nouveau système de financement. “Les dotations affectées par la ville où les clubs professionnels ne pourront être supérieurs à 10 000€ ni inférieurs à 2 500€ et ne pourront représenter plus de 50% du budget total des projets”, précise la ville.
La mairie centrale reprend la main
Si l'opposition a salué le retour d'un tel dispositif, elle s'est étonnée de la méthode mise en place par la municipalité. Denis Broliquier, élu Les indépendants, a pointé du doigt la suppression des Lions du sport “il y a 6 mois, au seul motif que les réductions budgétaires demandées par l'État l'imposaient”. En effet à l'époque Yann Cucherat, l'adjoint au Sport de la ville de Lyon avait assumé cette suppression “dans un contexte budgétaire contraint”. Cette fois-ci l'adjoint dit avoir réussi à “réorienter des crédits internes aussi grâce à la baisse de 5% des crédits des quatre clubs professionnels de la ville”.
Selon Denis Broliquier c'est donc pour une autre raison que la municipalité à couper l'ancien mécanisme. “La principale différence entre les deux systèmes est que ce ne sera plus l'adjoint d'arrondissement le décisionnaire, mais directement vous, Monsieur l'adjoint au sport”, a-t-il critiqué dans ce qu'il a qualifié de gouvernance “hyper-centralisatrice”. Selon lui, le montant minimum de “Trait d'union” va aussi signer la fin “des coups de pouce aux petits événements sportifs, notamment celles de moins de 5000€”. Même discours du côté de l'élu LR Pierre Bérat qui “regrette les Lions du sport qui étaient l'un des rares exemples de forte implication des arrondissements”. Ce dernier a proposé avec son groupe quatre amendements : dont la baisse à 1500€ du montant minimum et que chaque arrondissement puisse avoir la communication de la liste des projets, avec une description de leur objet.
“Sceptiques maladifs et jaloux perpétuels”
Yann Cucherat, l'adjoint aux Sports leur a répondu de façon musclée qualifiant l'opposition “sceptiques maladifs et jaloux perpétuels”. Il a refusé les amendements au motif que des dispositifs existent déjà pour “les événements de proximité”. Sur la transparence des projets, il a assuré “qu’un élu de chaque arrondissement siégera dans la commission d'arbitrage”. Pierre Bérat s'est dit “étonné par la violence de son propos”. “Les élus dans leur splendide isolement qui croient détenir seuls la vérité, je crois que les Français disent qu'ils ne veulent plus de cela”, a-t-il rétorqué. Le dispositif “Trait d'union” a finalement été adopté. Deux périodes d'attribution auront lieu. Les dossiers devront parvenir à la ville avant le 30 mars puis le 15 juin.