L'élimination en 8es de finale de la Ligue des champions contre l’Apoel Nicosie a plongé l’OL dans une pleine agonie. États des lieux sur une situation alarmante avant la réception de Lille ce samedi. (21h, Orange Sport).
Lille, rencontre sous très haute tension
Le match de la dernière chance ? Avec cinq points lors des huit derniers matchs de Ligue 1, la réception de Lille, concurrent direct pour la troisième place, s’annonce décisive quant à la suite de la saison des Gones. "Il est capital comme l’était celui de Nancy", assène Garde. Si l’attitude de certains joueurs suscite de nombreuses interrogations, Anthony Réveillère assure que l’heure est à la révolte. Tradition lyonnaise oblige. "On n’a pas le droit de lâcher. Pas maintenant. L’OL a toujours réagi lorsqu’il était au pied du mur", lâche le latéral droit. Certes mais le Lyon version 2011-2012 n’a plus rien à voir avec les anciennes promotions. Les temps ont changé. La fin d’une époque. Contre Lille, il faudra donc l'emporter et retrouver certaines vertus. "Il faut garder le cap, poursuit Réveillère. On était en lice dans quatre compétitions, il ne faudrait pas être le dindon de la farce et ne rien gagner à la fin de saison." Sauf que l’OL ne peut pas compter sur une cohésion sans faille.
Un vestiaire fragilisé
La prise de bec entre Grenier et Vercoutre lors de la séance des tirs au but à Nicosie a mis en exergue un certain malaise au sein du vestiaire lyonnais. La bonne ambiance longtemps vantée en début de saison a fini par se fissurer. Même si Rémi Garde tente de relativiser : "Dans ce type de circonstances, c’est logique qu’il puisse y avoir de petits accrochages. Ça fait les choux gras, souffle-t-il. L’entraîneur lyonnais s'est entretenu avec les deux joueurs jeudi. De quoi calmer les ardeurs de certains ? Rien n’est moins sûr. "La cohésion est moins forte...elle se construit dans la victoire", affirme Garde. L’altercation entre Grenier et Vercoutre s’est poursuivie après le match dans le vestiaire. Jeunes contre cadres. De retour à l’hôtel, des clans ont ressurgi, chacun se renvoyant la responsabilité de la défaite. Plutôt inquiétant alors que l’heure devrait être à la remise en question de tous les joueurs, tous coupables, de la déroute à Chypre. "On peut se taper dans le dos, se remonter les bretelles,… mais la meilleure réponse, on doit l’apporter sur le terrain", concède Anthony Réveillère.
Garde sur le banc des accusés
Pour la première fois de la saison, il a montré quelques signes d’agacements. Lorsque Rémi Garde a été questionné vendredi sur son management jugé trop consensuel et permissif, le natif de l’Arbresle a bondi et sorti ses griffes. "Il faut arrêter avec ça !, s’est-il défendu un brin sur la défensive. Chacun à sa manière de s’exprimer. Ce n’est pas parce que je m’exprime d’une certaine manière que les mots ne passent pas." Et de poursuivre : "Pendant trois ans, si j’ai une bonne mémoire, il y a eu le bâton….Un peu trop." Plutôt préservé par les médias, protégé au sein du club, Rémi Garde se retrouve aujourd’hui dans une mauvaise passe. Contraint de se justifier sur ses choix qui laissent perplexes plus d’un observateur. A Nicosie, le technicien rhodanien a semblé subir, en panne d’imagination et manqué clairement d’audace au niveau de son coaching. Le fait de tarder à faire rentrer Lacazette (à la 100ème minute de jeu), de laisser sur le banc Grenier et de ne pas sortir un Bastos transparent … Mettent une nouvelle fois en lumière, les choix d’un entraîneur qui semble s’être enfermé dans certaines certitudes.