OL : le prêt de joueurs, une option face à la crise

Alors que le mercato hivernal s’est achevé jeudi 31 janvier, Jean-Michel Aulas a dressé un bilan mitigé. Aucune vente de joueurs n’a été enregistrée comme il le souhaitait pour équilibrer le budget de son club. En revanche, le patron de l’OL a pu se consoler avec le prêt de l’un des plus gros salaires de l’équipe, celui de Michel Bastos, prêté à Schalke 04. Il avait été précédé par l’Argentin Fabian Monzon au Brésil. Une option par défaut en temps de crise.

Jean-Michel Aulas nous a résumé le dernier mercato hivernal en une expression :"Faute de grives, on mange des merles". À défaut d'avoir vendu, comme il l'espérait, au moins un joueur cadre pour alléger la masse salariale de son club, il va donc se contenter de prêts. Quatre au total : celui de Fabian Monzon au Brésil, de Sidy Koné à Caen (Ligue 2), d'Harry Novillo au GFC Gazélec (Ligue 2) mais surtout, Michel Bastos à Schalke 04. Avec le départ du Brésilien, l'OL réalise une sacrée économie car le club allemand s'est mis d'accord pour prendre en charge la totalité du salaire de l'ancien numéro 11, soit plus de 300 000 euros mensuel.

Un déficit cumulé de 28 millions d'euros

"Il y a quelques années, jamais Lyon n'aurait imaginé faire partir un joueur comme Bastos sans un gros transfert", souligne Geoffroy Bresson, le rédacteur en chef de Sportune.fr. Oui mais voilà, Michel Bastos acheté 18 millions d'euros en 2009 n'en vaut plus que sept… "Le marché a perdu beaucoup de valeur et ce n'est pas forcément le moment de vendre", précise le journaliste spécialisé dans l'économie du sport.
Pour faire des économies, le patron de l'OL n'est pas non plus prêt à tout. Du coup, cet hiver, il a choisi l'option "prêt".

"Il n'y a pas vraiment le choix en ce moment, explique Christophe Lepetit, chargé d'études au CDES (Centre de droit et d'économie du sport). Jean-Michel Aulas le répète suffisamment depuis l'été dernier : il veut absolument alléger sa masse salariale pour réduire un déficit cumulé qui était de 28 millions d'euros pour l'exercice 2011-2012." Et de poursuivre : "Comme il est très difficile d'augmenter les recettes (les droits télés baissent tout comme l'affluence dans les stades), que l'OL ne peut plus compter pour l'instant sur les 15 millions d'euros de base que lui procurait la Ligue des champions, le club est obligé de jouer sur ses coûts et de transférer des joueurs aux gros salaires." Christophe Lepetit conclut son analyse : "Problème : qui peut acheter ? Pas les clubs français c'est sûr. Quant aux clubs étrangers, c'est très dur pour eux aussi. Face à la crise, la tendance veut que les écuries étrangères préfèrent elles-aussi les prêts".

Le prêt peut être une bonne affaire pour l'OL

"C'est vrai, nous confirme Aulas. À défaut de mieux, les prêts nous permettent d'alléger rapidement notre masse salariale. Et pour le club en face, ça lui permet de tester le joueur avant de s'engager définitivement". Durant ce mois de janvier, l'OL a aussi enregistré le prêt de Fabian Monzon (60 000 euros d'économie par mois), Harry Novillo et Sidy Koné, même si ces deux derniers mouvements correspondent plus à des prêts classiques de joueurs que le club veut voir s'aguerrir ailleurs.

Mais le patron des Gones en aurait bien vu un cinquième : Jimmy Briand, 180 000 euros mensuel de salaire. "Si le prêt avec Monaco avait abouti, on aurait été plus proche de ce qu'on avait imaginé économiquement", concède-t-il. "Le prêt de Michel Bastos est assorti d'une option d'achat (autour de 4 M€), poursuit Christophe Lepetit. Si Bastos réalise une très bonne performance avec Schalke, son indemnité de transfert augmentera. Cela peut donc être une bonne affaire pour l'OL". Quant à Fabian Monzon, "il a été prêté à Fluminense avec une option d'achat. C'est un club dont je connais personnellement le président, confie JMA. L'option pourrait être levée avant le 30 juin et la clôture des comptes". Et avant que le mercato d'été ne commence. Le président de l'Olympique lyonnais l'espère plus prolifique.

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