Après le départ d'Alexandre Lacazette et de Corentin Tolisso de l'OL, comment Nabil Fekir va-t-il assumer son rôle de leader offensif ?
Il est coutume de dire qu’il faut en moyenne deux ans, et donc une saison de transition, pour retrouver la pleine possession de ses moyens après une rupture des ligaments croisés. Intéressant statistiquement la saison dernière, Nabil Fekir l’a moins été dans le jeu. A l’aube d'un nouvel exercice, le meneur de jeu semble pleinement de retour, prêt à se rappeler au bon souvenir de ses excellentes performances de 2014-2015, bien avant sa terrible blessure.
L'attente de Bruno Genesio
Dépourvu de ses trois meilleurs joueurs de la saison passée avec les départs d’Alexandre Lacazette, de Corentin Tolisso et de Mathieu Valbuena, Bruno Genesio est à la recherche d’un nouveau leader offensif, capable d’assumer ses responsabilités et de porter son équipe. Il semble l’avoir trouvé avec Nabil Fekir, en qui il place d’énormes attentes. "C’est une saison extrêmement importante pour lui parce qu’il y a une Coupe du monde à la fin de celle-ci et je pense qu’il a la possibilité de la faire, a déclaré jeudi l’entraîneur lyonnais. Il le sait il est revenu avec de très bonnes intentions, il est très bien, très affûté. Il a beaucoup d’ambitions et je pense que maintenant sa blessure n’est plus qu’un souvenir, il a retrouvé toutes ses facultés athlétiques et physiques qui doivent lui permettre d’exprimer son talent comme il l’a fait avant sa blessure." Le technicien rhodanien peut et veut retrouver le Fekir de la saison 2014-2015. Il va lui confier les clés du jeu, au poste de numéro dix, alors qu’il l’avait baladé entre l’axe et le côté droit lors de l’exercice précédent. De quoi le mettre dans les meilleures dispositions.
Une efficacité à retrouver dans le jeu
Malgré une bonne saison d’un point de vue statistique avec 14 buts et 12 passes décisives en 2016-2017, Nabil Fekir doit retrouver son efficacité dans le jeu. Il semble en être conscient. "Par rapport à 2014-2015, je suis un peu en dessous au niveau du jeu. J’effectue une bonne saison d’après les statistiques. Mais dans le jeu, il faut que je fasse beaucoup mieux", avouait-il déjà en mai dernier. Pour ça il devra retrouver son excellente vision de jeu, sa tonicité, ses appuis si particuliers et se montrer plus décisif dans les grands matches. Il sera également nécessaire qu’il fasse d’avantage les efforts défensifs, qu’il rechigne souvent à effectuer. Sans doute entouré de Memphis Depay, Bertrand Traoré et Mariano Diaz, le meneur de jeu devra assumer son rôle d’ancien au sein de l’attaque. Même s’il ne se définit pas encore comme un leader, il ne réfute pas cette idée. "Il n’y a pas de leader d’attaque, on est tous des leaders dans l’équipe. Maintenant c’est vrai que je suis le plus ancien à Lyon", a-t-il avancé après la victoire contre Bourg-en-Bresse, samedi (3-1), où il s’est montré actif mais n’est pas parvenu à se montrer décisif. Il devra aussi parfois faire les efforts pour les deux recrues, qui auront besoin d’un temps d’adaptation avant de pouvoir pleinement s’exprimer. L’international français en est en tout cas capable.
"Physiquement ça va bien"
A la reprise de l’entraînement le 27 juin dernier, Nabil Fekir s’est révélé comme un des joueurs de l’OL les plus affûtés. Pendant les vacances, il n’a pas coupé avec l’effort physique et s’est entretenu afin de revenir en pleine forme pour la préparation et continuer sur sa lancée de la fin de saison dernière, où il avait été buteur lors de trois des quatre derniers matches de Ligue 1. Il semble sur le chemin du retour. Cela s’est vu face à Bourg-en-Bresse. "Ça va. Physiquement ça va bien, avec la chaleur c’était un peu dur pour les deux équipes mais c’est bien pour un premier match", a-t-il, comme il en a l’habitude, sobrement commenté. Sa grave blessure semble derrière lui. A la manière de Radamel Falcao, auteur de 21 buts en Ligue 1 la saison dernière, et qui aurait pu revenir plus vite de sa rupture des ligaments croisés sans des choix de carrière douteux, l’international français doit connaître la rédemption cette saison. Comme le Colombien, cela pourrait être avec le brassard de capitaine autour du bras. "Ça ne change rien. Le coach a dit que le brassard allait tourner pendant les matches de préparation mais ce n’est pas ça la plus important. Je ne fais pas attention à ça", a quand même souligné le meneur de jeu, samedi. En attendant d’être fixé sur le capitanat, le Lyonnais semble gonflé à bloc pour ce nouvel exercice, pleins d’objectifs en tête. "Bien sûr, mais ça je les garde pour moi", s’est amusé le gaucher, à nouveau prêt à faire admirer sa patte de velours.