C'est à New York que l'Olympique lyonnais défiera Montpellier samedi 28 juillet pour le Trophée des champions. Une rencontre qui ne suscite aucun engouement aux États-Unis et qui pourrait bien faire un flop. Seuls les quelques fervents supporters américains de l'OL se réjouissent à l'idée d'assister pour la première fois à un match de leur équipe préférée.
De notre correspondant permanent à New York.
Délocalisé aux États-Unis afin d'attirer l'attention du public américain sur la Ligue 1, le Trophée des champions est loin de rencontrer le succès escompté. Alors que des billets étaient en vente au prix de 20 dollars (16,50 euros) depuis plusieurs mois, des milliers de places ont été distribuées gratuitement la semaine dernière à la communauté française des États-Unis. Le consulat de France en a ainsi distribué 2000. Le site Internet Newyorkinfrench, un forum dédié aux Français de New York, a lui fait gagner 4000 places, à quelques jours seulement de la rencontre.
L'objectif déclaré, amener le football français aux Américains, est en tout cas raté. Ce ne sont sûrement pas les New-Yorkais qui seront à la Red Bull Arena, comme l'aurait sans doute souhaité la LFP, mais bien les Français des États-Unis. La Ligue 1 n'étant absolument pas suivie ni même diffusée aux États-Unis, pas étonnant que les Américains ne se déplacent pas au stade un samedi après-midi. Et si la LFP se félicite de la retransmission "historique" du match aux États-Unis, elle ne précise pas que la rencontre sera uniquement visible sur la chaîne Universal Sports par le biais de deux bouquets télé payants. Autant dire que peu d'Américains seront devant leur écran pour assister au Trophée des champions.
Quant aux fans de sport, ils seront sans doute au Yankee Stadium, à quelques kilomètres de la Red Bull Arena, pour suivre le match entre les New York Yankees et les Boston Red Sox, l'équivalent en base-ball d'un OL-ASSE. Dernier détail qui ne joue pas en faveur du Trophée des champions, la situation géographique du stade. Bien que l'on parle d'une délocalisation du match à New York, c'est pourtant à Harrison, dans le New Jersey, que se déroulera la rencontre. Or il faut compter environ 45 minutes pour se rendre du centre-ville de New York au stade en train de banlieue. Et pas question de traîner aux alentours de l'enceinte avant le match, Harrison étant à la périphérie de Newark, régulièrement classée parmi les villes les plus dangereuses des États-Unis...
Le fan-club américain de l'OL
Il y aura bien quelques Américains au stade. Parmi eux, Rabeeta Farooque (en photo), une Américaine de 28 ans, fan de l'OL depuis 2006. "En regardant la Coupe du monde, je suis tombée en adoration devant Juninho. Du coup j'ai voulu voir d'autres de ces matchs et c'est comme ça que je suis devenue fan de l'OL." Là où la plupart des Américains suivent exclusivement le championnat anglais, Rabeeta regarde la Ligue 1 en streaming sur Internet. Fox Soccer, la seule chaîne de football aux États-Unis, ne diffuse plus le championnat de France depuis plusieurs années. "Comme Lyon gagnait tout le temps, la télévision a commencé à se désintéresser de la Ligue 1. Il ne prenait plus le championnat sérieusement", regrette Rabeeta.
En 2007, elle crée un blog lyon.theoffside.com afin de permettre à tous les anglophones de suivre l'actualité de l'Olympique lyonnais. "On a aujourd'hui jusqu'à 100 000 visiteurs par mois, venant de tous les États-Unis. Nous sommes les seuls à donner des informations sur l'OL qui ne sont pas écrites en français." Installée à Boston, elle va se rendre à New York, le maillot de Juninho sur les épaules, pour voir "en vrai" son tout premier match de l'OL. "Même si le match était sur la côte ouest des États-Unis, je me serais déplacée !" Elle retrouvera sur place six autres fervents supporters de Lyon, rencontrés via son blog. Ils viennent de Californie, de Floride, du Wisconsin, de Montréal et ne se connaissent pas mais vont aller au stade ensemble. Avec un seul mot d'ordre : Go OL, go !