Le stage de préparation à Tignes, la saison à venir, son métier… Robert Duverne, le plus célèbre préparateur physique de France, se confie avec passion à Lyon Capitale.
À l’aube du début du championnat, Robert Duverne, préparateur physique de l’OL, entame sa vingtième saison avec le club rhodanien. Toujours aussi direct et brut de décoffrage, il revient sur le stage de préparation à Tignes. "On a fait un très bon stage, sûrement un des meilleurs. Les temps sur les exercices effectués sont en progression,". Malgré tout, les éternelles questions - pourtant légitimes - sur la préparation physique l’agacent légèrement. "Je pense qu’on fait trop d’analytique sur la prépa. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est la compétition," lance-t-il. Ce féru de pêche est, avant toute chose, intéressé par les performances réalisées en match par les joueurs. "On sait qu’ils sont bien physiquement quand ils ont réussi à exprimer notre jeu pendant toute une rencontre," clame-t-il.
Les temps changent mais la méthode reste la même
Toujours aussi émotif lorsqu’il s’agit d’évoquer l'OL, "Rob" n’oublie pas d’évoquer son statut au sein du staff lyonnais. "Je suis entraîneur adjoint en charge de la préparation physique," annonce-t-il. "Ce qui m’intéresse, c’est ce que font les joueurs en tant que footballeurs, pas en tant que marathoniens". Les temps changent mais la méthode reste la même. Cette année, pas de tour préliminaire à disputer en août mais le Trophée des champions à New York. "À chaque saison son charme," se réjouit-il. Avant de poursuivre : "La préparation est différente, on n’était pas libre avec ce match aux États-Unis. Mais ça fait partie de la compétition".
"S’il y a des blessés, ce n’est pas la faute du préparateur physique"
La préparation d’avant-saison est une période clef pour les joueurs. Dès que plusieurs blessures se manifestent au sein d’un effectif, le préparateur physique est souvent mis en cause par les médias et les supporters. Des reproches dont se moque Robert. "Des blessés, il y en a toujours. Ce n’est pas la faute du préparateur physique. Moi ce qui m’intéresse, c’est l’avis des spécialistes. Après, quand il y a un blessé, je prends un coup au moral pour le joueur et pour le coach qui ne pourra pas s’en servir". À l’inverse, il ne se met pas en avant pour expliquer les bons résultats de son équipe. "Je ne suis pas non plus le responsable de toutes les victoires," indique-t-il lucidement.
"Le PSG ? On a connu la même situation quand tout le monde voulait nous battre"
Avec plus de vingt ans d’expérience au plus haut niveau (OL, équipe de France, Arles-Avignon, Aston Villa), Robert Duverne a appris à s’adapter. "Le calendrier est connu en mai. À partir de là, on s’adapte. Ce n’est pas un problème". Droit dans ses bottes, il ne se prive pas pour lancer une petite pique à ses confrères qui s’en plaignent. "Ils sont soit incompétents, soit bêtes," tonne-t-il. En revanche, "Rob" tire un coup de chapeau à Montpellier. "C’est l’exemple parfait. Cela prouve que tout le monde peut gagner une compétition".
Attaché aux valeurs de l’OL et du foot en général, l’atypique et attachant Robert Duverne se réjouit d’avoir une équipe comme le PSG en France. "C’est bien pour le foot français. Mais ça va être difficile pour eux. S’ils gagnent le championnat, bravo, ça sera un grand champion". Une situation non sans lui rappeler celle de l’OL des années 2000. "On a connu ça quand tout le monde voulait nous battre. Les Parisiens vont devoir assumer".