La Chambre d’Appel de la Fédération Française de Basket-ball (FFBB) a rendu son verdict jeudi 18 juillet : le Lyon Basket Féminin ne quittera finalement pas l’élite la saison prochaine, après avoir été un temps rétrogradé en championnat régional. Mais, si le club échappe à la relégation, il n’est pas épargné par la crise. Et la rigueur reste de mise. Explications.
Troisièmes du championnat en 2012/2013, demi-finalistes de Ligue Féminine, qualifiées en coupe d’Europe la saison prochaine, les filles du Lyon BF n’y participeront pas - austérité oblige. "Nous n’avons pas les moyens d’assumer notre place en Euroleague," nous révèle Nicolas Forel, le président du club.
Déjà trois départs, le quatrième pour bientôt ?
Car, après avoir déjà limogé le coach, Laurent Buffard, il a du trancher dans le vif, transférant trois joueuses à l’intersaison. Danielle Page est partie à Basket Landes, Leslie Ardon à Toulouse et celle qu'avait fait signer Philippe Grillot, Laëtitia Kamba, n'aura même pas eu le temps de fouler les parquets lyonnais. Elle a quitté le Lyon BF pour Villeneuve-d'Ascq, sitôt après avoir signé son contrat. Et un quatrième départ devrait même bientôt suivre.
"Je ne vous citerai pas de nom, mais nous avons ouvert les négociations pour son départ. Et comme pour Laurent Buffard, ce sera un choix purement économique" confirme-t-il. Une quatrième joueuse qui pourrait être Mistie Mims, MVP du championnat en 2011 et 2012 et dont le nom circule du côté de la Chine et de Nice. Il faut dire que le club azuréen, promu en Ligue féminine, est coaché par Rachid Meziane, ancien responsable du centre de formation de Challes-les-Eaux, où évoluait Mims avant son arrivée à Lyon.
300 000 euros d'économies à réaliser en un été
De toute façon, que ce départ intervienne ou non, le président prévient : "Les discussions sont aussi ouvertes avec les autres joueuses pour une baisse de leurs salaires, infime, mais une baisse quand même. Et à terme, le futur coach disposera donc de sept joueuses, ni plus ni moins." Ce pourquoi les filles du Lyon BF ne pourront pas figurer sur tous les tableaux la saison prochaine. "Sept joueuses, c’est un effectif bien suffisant pour le championnat, mais pas assez large pour l’Europe où l’on doit jouer deux fois par semaine, justifie Nicolas Forel. Nous sommes contraints de nous retirer et de nous concentrer sur le championnat cette saison, sinon nous exploserons."
Une conduite dictée par la FFBB, à qui les comptes du club lyonnais n’avaient pas été transmis dans les délais et qui avait sévi en juin dernier, le reléguant à l’échelon régional. De fait, non-participation à l’Euroleague, fuite des cadres et allégement de sa masse salariale font partie des conditions requises par la Ligue et suivies par le club, pour son maintien dans l’élite. "Notre budget était fixé à 1,8 million d’euros pour la saison à venir, mais nous faisons tout, coûte que coûte, pour l’abaisser à 1,5 million tout en maintenant le club au plus haut niveau," assure le président.
Lyon BF - Challes-les-Eaux : la fusion n'aura pas lieu
Les raisons de la rigueur affichée à la tête du Lyon BF – entre manque de popularité et d’affluence des spectateurs, contrats de sponsoring contraignants et mauvaise gestion passée – sont nombreuses. Mais, pour Nicolas Forel, l’une de ces raisons a accentué la crise : "La fin de notre accord avec Challes-les-Eaux – qui, encore l’an passé, participait au financement des salaires de nos joueuses – nous fait mal. Ils ne seront plus là pour nous épauler en 2013/2014 (et pour cause : Challes a du déposer le bilan, ndlr), donc la différence n’y est plus et je me retrouve contraint de réduire le budget à un niveau correspondant à nos capacités." Lointaine, si lointaine semble l’époque où le Lyon BF et Challes (Savoie), distants de 100 km, étaient en pourparlers pour une fusion des deux clubs en une équipe unique - avec l'espoir de faire rayonner le basket féminin dans toute la région Rhône-Alpes…