La période de déconfinement sera très longue, notamment pour les clubs de football amateurs qui doivent faire face à des difficultés de trésorerie. À l’image de l’AS Saint-Priest qui, par la voix de son président, Patrick Gonzalez, exprime un ras-le-bol général au nom de toutes ces structures sportives, créatrices de lien social, qui sont en danger.
Lyon Capitale : Comment l’AS Saint-Priest vit-elle cette crise sanitaire ? Patrick Gonzalez : Avant d’être tous confinés, j’avais décidé de prendre les devants. Dès le 29 février, j’ai demandé à l’ensemble des joueurs, éducateurs et bénévoles du club de ne plus se serrer la main. Cette décision n’a pas été respectée car personne ne me prenait au sérieux. De mon côté, je connaissais des chefs d’entreprise en Chine qui m’avaient fait part de la gravité de la situation. On ne se rendait pas compte de ce qui allait arriver chez nous. Quand notre président, Emmanuel Macron, a annoncé le confinement, je me suis dit que j’étais “dans le vrai”. On aurait dû agir avant car lorsque vous jouez au football vous avez des contacts physiques : la sueur, les crachats, les mains, les pieds... Le risque de contamination est très important. Pour l’heure, j’ignore si des joueurs et éducateurs de l’AS Saint-Priest sont porteurs du Covid-19 car personne n’a été testé. Quel est l’impact économique sur votre club suite à cet arrêt brutal ? L’arrêt brutal a provoqué deux choses : une problématique sociale et citoyenne. Beaucoup d’enfants viennent au club, nous les formons. Après les cours, et même pour les adultes, nous leur permettons de pratiquer leur passion qu’est le football. Ils font une activité physique qui crée du lien social. Aujourd’hui, il n’y a plus ce lien. J’ai beaucoup d’entraîneurs, d’éducateurs, des personnes du comité, de bénévoles qui m’appellent mais c’est compliqué car j’ai peu de réponses à leur apporter. L’autre difficulté à surmonter est économique. Depuis le mois de mars, il n’y a plus aucune rentrée d’argent. On ne fait plus de buvette pour les matches, plus le tournoi de Pentecôte pour les enfants, plus de tournois inter-entreprises. On ne peut pas organiser le loto non plus. Les sponsors ne donnent plus du tout d’argent afin de sauvegarder leur entreprise, leur emploi. Dans une telle crise, les dons passent bien après.Il vous reste 82 % de l'article à lire.
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