L'ancien Lyonnais, Patrick Müller, qui évolue désormais sous les couleurs de l'AS Monaco, a accepté de se confier à Lyon Capitale. Un an après son départ pour la Principauté, son attachement à l'OL et à la ville de Lyon reste intact.
Lyon Capitale : Patrick, sur un plan personnel, comment se passe votre saison à Monaco ?
Patrick Müller : Je suis arrivé début septembre 2008, le dernier jour du mercato et je n'ai pas joué du tout jusqu'à la trêve hivernale. Début 2009, j'ai enchaîné quelques matchs mais aujourd'hui mon temps de jeu est beaucoup moins important. Il faut que je sois meilleur aux entraînements pour espérer pouvoir revenir sur les terrains d'ici la fin de la saison.
C'est une saison difficile pour Monaco, puisque l'ASM occupe la 12ème place du classement avec 36 points...
L'effectif est assez jeune, avec de nombreux joueurs qui débutent en Ligue 1. L'équipe est inconstante, capable de produire un bon match avant de s'écrouler la semaine suivante. Par rapport à l'histoire du club c'est désolant, mais, au vu de nos prestations, on ne peut pas espérer mieux cette saison. L'objectif c'est avant tout le maintien. On a encore une petite marge de manœuvre malgré un calendrier difficile. Le plus important aujourd'hui est de ne pas retomber plus bas que cette 12ème place.
Vous avez peut-être une chance d'être titulaire dimanche soir à Gerland avec notamment la suspension de Dario Simic ?
Vous savez, pas mal de joueurs sont susceptibles d'occuper le poste de défenseur central. J'espère évidemment pouvoir jouer parce que cela sera spécial pour moi de revenir à Gerland, surtout avec un autre maillot que celui de l'OL. Pourtant, je m'étais toujours dit que je jouerai dans ce stade uniquement sous la tunique lyonnaise.
Comment abordez-vous cette rencontre face à votre ancien club ?
C'est un match particulier. Malheureusement, j'étais en tribune pour le match aller à Louis II. C'est avec beaucoup d'émotion que je reviens à Gerland. J'y ai gagné des titres et je me suis attaché, non seulement au club mais aussi à la ville. Certainement, quelques personnes que je côtoyais à Lyon à l'époque viendront au stade. En plus, notre situation est délicate et Lyon joue le titre. Les deux équipes ont besoin des trois points.
Avez-vous donné des conseils à l'entraîneur ou aux joueurs Monégasques ?
Je crois que les individualités de l'OL sont bien connues de tout le monde. Au match aller, on ne m'avait pas demandé de conseils. Si on me pose des questions particulières sur quelques joueurs, peut-être que je pourrai répondre, et encore même pas sûr ! (rires)
Avez-vous gardé des contacts avec vos anciens coéquipiers ?
Oui, particulièrement avec Jérémy Toulalan, Fabio Grosso, Sidney Govou, des membres du staff comme Joël Bats, Robert Duverne et le kiné Patrick Perret. On se donne des nouvelles à raison de deux, trois fois par an. Mais c'est vrai, l'éloignement empêche des relations plus fréquentes.
Que représente l' Olympique Lyonnais pour vous ?
Avoir signé ici représente une chance incroyable qui m'a permis de vivre l'ascension du club, depuis mes débuts en 2000. Avec l'OL, j'ai gagné des titres, ce que je n'avais jamais réussi à faire auparavant en Suisse. Les plus beaux moments de ma carrière sont ici.
Aucune amertume, malgré la non-reconduction de votre contrat après votre blessure en 2008 ?
Evidemment, j'étais déçu puisque j'aurais voulu continuer à Lyon. Mais je crois qu'avec ce que l' OL m'a offert, il y a plus de remerciements à faire que d'amertume à avoir.
Vous avez remporté plusieurs titres avec l'OL. Quel est le plus beau ?
Le premier titre de champion de France était fantastique. Cette finale de championnat face à Lens récompensait le travail d'une saison entière. En plus, devant notre public, terminer leader sur la dernière journée, représentait quelque chose de très fort.
Comment jugez-vous la qualité de l'effectif lyonnais depuis votre départ en 2008 ?
La qualité de l'effectif n'a pas diminué avec des joueurs-clés parmi les anciens et des nouveaux qui arrivent avec d'énormes qualités. Mais il faut encore un peu de temps pour que la " mayonnaise " prenne, comme pour toutes les équipes. On parle souvent de l'époque des Malouda et Abidal. Ils ont grandi avec l'OL.
Que manque t-il à Lyon pour accéder au sommet européen ?
Concrètement, je ne sais pas. A Milan, cela s'est joué à quelques secondes. Cette année, le match retour à Barcelone était difficile mais quand on regarde le match aller, l'OL méritait de gagner. Une victoire à Gerland aurait changé la donne du match retour. Aujourd'hui, lors d'un tirage au sort, aucun club n'est content d'affronter Lyon. L'entraîneur Claude Puel vient d'arriver et je suis sur que sur le long terme, cela va porter ses fruits.
Selon vous, qui est votre favori pour le titre ?
Lyon, sans hésitation.
Favori de cœur aussi...
C'est vrai que le cœur parle aussi. Mais je crois que la qualité de l'effectif et l'expérience feront la différence à la fin.
Quelle ville préférez-vous, Lyon ou Monaco ?
Lyon, pardi ! (rires). J'ai vécu sept ans à Lyon. C'était le paradis, notamment avec le parc de la Tête d'Or pour les enfants. J'adorais aussi le quartier de la Croix-Rousse où je résidais. En arrivant à Lyon, on m'avait dit que les Lyonnais étaient froids, mais pas du tout. Et puis Lyon n'est pas loin de Genève, c'était pratique aussi.
Les commentaires sont fermés