Pelouse de Gerland : où est passé le billard ?

DÉCRYPTAGE - Considérée comme l’une des meilleures de France il y a une dizaine d’années, la pelouse de Gerland a aujourd’hui perdu de sa superbe. Aménagements systématiques, remplacements, inondations, l’ancien billard de l’OL a subi de nombreux contretemps ces dernières années. Et ce malgré moult investissements. (Article paru dans le magazine Lyon Capitale de janvier 2011).

Il est révolu le temps où les pelouses de Lyon et de Sochaux se disputaient le titre honorifique du plus beau gazon de France. Au début des années 2000 encore, le pré de Gerland se révélait, aux yeux de tous les observateurs avisés du ballon rond, comme une référence dans l’Hexagone. Ce n’est plus le cas. Depuis, les dépenses se démultiplient. La Ville de Lyon, propriétaire de l’enceinte imaginée par Tony Garnier, a entrepris des aménagements conséquents ces dernières années : 150 000 euros en janvier 2007, 700 000 lors de l’été 2008. Pour des résultats pas toujours convaincants. La faute à plusieurs facteurs. Les diagnostics d’une étude de 2007 décelaient un sol usé et pollué, consécutif à un drainage des eaux défaillant. Sans compter le manque de soleil depuis la construction des nouvelles tribunes, en 1998, empêchant l’herbe de pousser efficacement.

A l’été 2008, près de 700 000 euros avaient donc été investis pour la refonte totale du gazon rhodanien. Pourtant, quatre mois plus tard, la pelouse fut détruite lors d’un Lyon-Valenciennes disputé sur un terrain gorgé d’eau, voir inondé. La faute à un mauvais drainage des eaux ? L’affaire attise une pluie de critiques. La Ville de Lyon, l’OL, les arbitres et la LFP (Ligue de Football Professionnel, Ndlr), tous mis en cause, se renvoient la responsabilité de cette parodie de match de football. Ou plutôt de water-polo. Thierry Braillard, adjoint aux sports à la Ville de Lyon, afin de désamorcer la polémique, avait assuré après coup que la rénovation de la pelouse détruite n’avait pas coûté, cette fois-ci, le moindre euro aux contribuables. Une garantie étant prévue avec la société qui avait aménagé le terrain.

Des rampes d’éclairages installées

Depuis, la situation n’a guère évolué. Le terrain de jeu rhodanien est redevenu largement praticable mais n’a pas retrouvé sa splendeur d’antan. L’été dernier, un nouvel investissement considérable a été effectué, afin de remédier notamment au manque de soleil et de luminosité. Ainsi, des rampes d’éclairage photosynthétique ont été mises en service. Un chauffage a également été installé sous la pelouse, par l’intermédiaire de câbles en aluminium. Un aménagement d’un million d’euro. "C’est une délibération du conseil municipal, un investissement exclusivement financé par la Ville de Lyon, une somme très importante", relate Etienne Tête*, conseiller municipal. L’opposant farouche au projet OL Land à Décines ajoute, un brin fataliste : "On l’a beaucoup refaite ces dernières années, j’espère qu’on ne la refera pas encore cet hiver". Bernard Lacombe, fidèle conseiller du président Aulas à l’OL se veut optimiste : "On va retrouver un bon gazon, j’en suis persuadé". Pour l’instant, personne ne s’est plaint de la pelouse lyonnaise cette saison.

*Dans notre magazine du mois de mars, Jean-Michel Aulas a affirmé que l’OL avait financé les nouvelles installations : "Ce n’est pas la ville qui a payé ces travaux, comme l’a laissé entendre Etienne Tête. D’ailleurs, il faudra féliciter son successeur à la mairie, car il arrive à faire payer à l’OL ce que lui n’arrivait pas à faire !"

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