Le soleil de plomb ne décourage pas les passants de s’arrêter pour observer les activités proposées aujourd’hui sur la place Bellecour. Jusqu’à 17h, le handisport est à l’honneur, moins d’une semaine avant que 6 athlètes ne portent les couleurs de la métropole lyonnaise aux Jeux paralympiques de Rio.
"En fait, le plus dur à gérer, c'est le fauteuil", explique l'enfant à son camarade. Sur la place Bellecour ce samedi, il vient de sortir d'un combat de boxe en fauteuil roulant sur le ring installé par le Boxing Club de Décines. Depuis 2012, la journée dédiée au handisport a normalement lieu au stade Pierre-Dubœuf de Bron. Cette année, avec les Jeux paralympiques qui se déroulent à Rio du 7 au 18 septembre, c'est la place Bellecour qui est investie par une dizaine de stands : escrime, golf, basket-ball, tennis, boxe, judo ou base-ball... Il y en a pour tous les goûts.
Chaque stand propose des démonstrations et des essais gratuits sur la manière de pratiquer ces sports lorsqu'on souffre d'un handicap. Au tennis, les participants semblent bien surpris de la difficulté pour les mal-voyants et les non-voyants. Les yeux bandés, ils doivent frapper correctement la balle uniquement grâce au son des grelots qui se trouvent à l'intérieur.
“Le sport, ça permet de s’élever, de lutter contre soi-même”
L'intérêt d'avoir déplacé l’événement sur la place Bellecour cette année, c'est bien de donner aux handisports une plus grande visibilité, en plein centre de Lyon. Jean-Claude Jouanno, le président du comité départemental olympique et sportif (CDOS), est "content que le monde du handicap et le monde des valides se rencontrent", notamment grâce au sport : "C'est un vecteur formidable d'échanges et de compréhension. Les gens comprennent bien mieux qu'on parle d'accessibilité après avoir essayé de pratiquer un sport en fauteuil roulant. Les personnes handicapées peuvent aussi réaliser qu'on peut pratiquer presque tous les sports et qu'ils sont les bienvenus dans les clubs. Pour eux, la lutte est quotidienne, c'est tous les jours qu'ils doivent se battre. Le sport, ça permet de s'élever, de lutter contre soi-même. Aujourd'hui, c'est un symbole, dans un lieu magique."
Et tant pis s’il fait chaud
Si la place Bellecour est effectivement très agréable, la chaleur qui y règne en cette journée caniculaire ne semble démotiver personne. Bien équipés, les stands disposent de plusieurs dizaines de bouteilles d'eau. Côté sécurité, les organisateurs sont confiants, puisque la volonté n'est pas de stocker une large foule sur la place, mais plutôt d'organiser l’événement comme un lieu de passage. Néanmoins, on peut compter sur la présence de nombreux agents de sécurité postés sur la place.
Le maire de Lyon, Gérard Collomb, n'est pas présent. C'est son adjointe à l'égalité femmes-hommes et aux personnes en situation de handicap, Thérèse Rabatel, qui représente la Ville ainsi que la métropole. Elle est tout simplement "ravie" de la tenue de cet événement qui "peut certainement faire évoluer le regard du public sur le handicap". Une fois les athlètes de la région présentés au public par les représentants de leurs clubs, la journée de démonstration se poursuit jusqu'à 17 heures.