POURQUOI PERRIN EST EN SURSIS

Lyon Capitale revient sur les loupés de l'entraîneur de l'OL.

Des entraînements qui posent problèmes
Boulimique de travail, Alain Perrin n'aime pas (ne sait pas) déléguer. Lors des séances d'entraînements, il est là en tenue de survêtement, casquette sur la tête et sifflet à la bouche, n'hésitant pas lors des oppositions à arrêter régulièrement le jeu pour faire des remarques à ses joueurs. C'est bien connu, ce genre de méthode d'entraînement n'est guère appréciée par les joueurs, surtout par les "stars" de l'effectif. En juillet dernier, lors du stage en Corée, certains joueurs ont souhaité mettre le "ola" et avertir Alain Perrin que ses méthodes là ne conviennent pas au groupe. Grégory Coupet et Cris nommés à ce moment-là, porte-paroles de l'équipe, vont se charger de lui faire savoir. Perrin semble comprendre qu'il devra procéder avec diplomatie et douceur pour éviter de se mettre à dos tout le vestiaire.

En froid avec son capitaine
Dès le début de saison, Alain Perrin va mal s'y prendre avec Juninho. Déclarant notamment que le meneur de jeu Brésilien pourrait facilement s'intégrer dans son 4-4-2. Avant le déplacement à Toulouse, le 9 août dernier, Perrin déclare que Juninho peut évoluer sur le côté gauche, or c'est de notoriété public que le capitaine de l'OL a toujours détesté jouer sur un côté. A l'issue de la déculottée contre le Barça en Ligue des champions (défaite 3-0), lorsque les médias interrogent Juninho sur les choix tactiques de son entraîneur, le Brésilien va formuler une réponse qui en dit long : "Demandez au coach, c'est lui qui décide ! Je ne parle pas de la tactique." Le lendemain, Juninho quitte prématurément l'entraînement agacé par la séance vidéo imposée par Alain Perrin. L'entraîneur de l'OL exprimera son impuissance face au comportement de son capitaine. "Ce n'est pas autorisé, mais ça l'a gonflé, alors il est parti avant la fin. Je ne vais quand même attacher Juninho s'il ne veut pas rester."
Un système de jeu en questions
"Je ne porte pas de jugement sur les choix de l'entraîneur. Il a fait un pari. Il ne l'a vraisemblablement pas gagné..." Ces propos de Jean-Michel Aulas à l'issue du match contre Barcelone illustre parfaitement les critiques au sein même du club sur les choix tactiques d'Alain Perrin. Depuis le début de la saison, Perrin alterne les systèmes de jeu, estimant que son équipe doit s'adapter à l'adversaire. Les joueurs jusque là, ne lui en tenaient pas rigueur et à l'image de Karim Benzéma étaient plutôt favorables à évoluer en 4-4-2. L'ancien entraîneur de Sochaux, lui, n'a toujours pas défini de système précis et ne souhaite pas en définir un. Entre la volonté de Perrin d'imposer son style, ses choix et celle de ses joueurs, le fossé grandit jour après jour.

Aulas et la cabale des médias
PPH, comprenez "passera pas l'hiver". Un terme employé par certains joueurs pour évoquer Alain Perrin et rapporté par nos confrères de l'Equipe dans leur édition de dimanche dernier. Ce qui va provoquer la colère de Jean-Michel Aulas qui s'en prend volontiers aux médias dès que son équipe est au plus mal. "Quand un journaliste se permet pour un entraîneur qui fait de son mieux et plutôt bien, car l'équipe est quatrième, de dire qu'il ne passera pas l'hiver, c'est scandaleux. Cela résume assez bien malheureusement le contexte dans lequel un certain nombre d'entraîneurs et de joueurs doivent s'exprimer. L'intérêt des médias est de faire en sorte qu'il y ait un certain nombre de problèmes entre l'entraîneur et le président, l'entraîneur et les joueurs, l'entraîneur et son encadrement.'

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