Il n’aime pas spécialement être mis en lumière, mais Rémi Garde, le directeur du centre de formation de l’OL, a accepté pour Lyon Capitale* (magazine du mois de juin) de revenir sur l’affaire des quotas qui a ébranlé le football français en avril et mai derniers. Il évoque également les rumeurs qui l’envoient sur le banc de l’équipe professionnelle.
Comment avez-vous réagi lorsque l’Olympique lyonnais a été cité par Erick Mombaerts** comme étant un club qui mettait en place un système de quotas dans sa politique de recrutement ?
J’ai été très surpris. Je n’ai pas bien saisi de quoi on parlait, ce que voulait dire ce mot-là et à quelle fin il était utilisé. Aujourd’hui, Erick Mombaerts s’en est expliqué avec la direction du club. Et je crois qu’il n’y a plus de malentendu par rapport à ça. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a absolument pas de quotas de ce type à l’OL. Les seules restrictions qui existent lorsqu’on recrute quelqu’un, c’est son niveau sportif. C’est le seul critère qui est pris en compte et cela a toujours été le cas à Lyon.
Faut-il, comme le prétendent certains, arrêter de former uniquement des joueurs grands, costauds et puissants ?
Ce qu’il faut surtout, c'est arrêter de penser que pendant dix ans le football a été réservé à des joueurs grands, costauds et puissants ! Et qu'aujourd'hui il serait réservé aux joueurs de petite taille. Je vais une nouvelle fois défendre l’Olympique lyonnais et penser qu’on est un peu plus raisonnable qu’ailleurs. La forte identité du club se rapproche plus de joueurs doués techniquement avec une intelligence de jeu importante. C’est plutôt la marque de fabrique de la maison. Si on remonte à Bernard Lacombe, Serge Chiesa, Fleury Di Nallo, Ludovic Giuly, Florian Maurice, Steed Malbranque... c’est plutôt le profil de joueur lyonnais. Après, dans nos équipes, on ne joue pas avec des défenseurs centraux qui mesurent 1,60 mètre. C’est juste une question d’équilibre de postes, de talents. Il y a eu, dans cette affaire des quotas, une manipulation, une extrapolation de ces informations. Je ne sais pas à quelle fin et par qui... De toute façon, je ne veux même pas le savoir, ça ne m’intéresse pas. Ce que je sais, c’est que dans le football il y a la place pour tout le monde : les grands, les petits... L'important, c'est qu'ils comprennent le jeu et sachent résoudre des problèmes. Le très haut niveau, c’est l’intelligence de jeu. On peut ne pas aller très vite, ne pas sauter très haut, mais on ne peut pas ne pas être intelligent dans le jeu. C’est-à-dire ne pas comprendre la stratégie du jeu.
Vous inscrivez-vous dans la durée à ce poste de directeur du centre de formation ou pourriez-vous, si on vous le demande, prendre la tête de l’équipe professionnelle ?
Je m’inscris pleinement dans la durée, car la mission est passionnante. Elle est intéressante. C’est un endroit dans le club que je connais bien. J’ai quelques idées et j’ai envie de faire avancer les choses.
Sincèrement, ça vous ne titille pas, ce poste d’entraîneur ?
Écoutez non. On m’a confié une mission. Même si le travail au quotidien est compliqué - pour différentes raisons-, il est intéressant. Je poursuis la mission qu’on m'a confiée.
Entretien de Rémi Garde (2 pages) à lire dans Lyon Capitale, en vente chez votre marchand de journaux. Vous pouvez également lire cette interview en cliquant ici.
* Entretien réalisé le lundi 23 mai 2011.
** Erick Mombaerts, le sélectionneur de l'équipe de France Espoirs avait cité Lyon comme un club ayant mis en place une politique de quotas ethniques.