Alors que la fédération internationale se réunit en France les 19 et 20 mars, le rugby tricolore reste marqué par le décès de quatre jeunes joueurs en 2018. L’instauration de mesures protectrices doit permettre de prendre en compte le risque de commotions cérébrales, encore mal connu du milieu. Et de retourner vers une philosophie de l’évitement, moins traumatogène. Un risque que les assureurs ont bien saisi, en augmentant les cotisations.
Qui aurait idée de foncer dans le mur plutôt que d’ouvrir la porte pour s’y engouffrer ? Coincé dans une philosophie d’affrontement qu’il a développée dans les années 2000, le rugby français serait-il condamné à la logique d’usure qu’elle induit ? Avec des chocs d’autant plus violents que les gabarits se sont renforcés et les temps de jeu multipliés, et accélérés. Ça tape, ça cogne, ça pique sur les terrains de Top 14 chaque week-end. L’augmentation du nombre de commotions cérébrales illustre cette évolution. Lors des cinq matchs de phase finale du championnat en 2017, 19 “protocoles commotion” ont été demandés. Si les professionnels surentraînés sont préparés à ces déflagrations, aux niveaux inférieurs les cadets imitent leurs aînés sans être aussi bien affûtés. Quatre jeunes rugbymen sont morts sur les terrains de l’Hexagone ces derniers mois. “Les gamins voient la télé et ils répètent, regrette Olivier Capel, médecin de la Ligue Aura et du Lou. Au lieu de faire un cadrage-débordement, ils se pensent plus forts et passent au milieu de deux joueurs.” Si les drames de 2018 ne résultaient pas tous de commotions cérébrales, cette question a interpellé les responsables de l’ovalie française. “Nous sommes face à un problème de santé publique, y compris chez les jeunes”, confiait quelques mois plus tôt Thierry Hermerel, dans la revue du syndicat des entraîneurs et éducateurs professionnels, Tech XV. Prophétique.Il vous reste 89 % de l'article à lire.
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