C'est un véritable exploit que s'apprête à réaliser Moloise Ogoudjobi. Après une histoire à rebondissement, ce jeune béninois qui s'entraîne à Villeurbanne, va concourir aux JO. En 2003, alors âgé de 17 ans, Moloise Ogoudjobi quitte son pays natal, le Bénin avec comme objectif d'accomplir une carrière de sportif de haut niveau dans la discipline du tækwondo. Il intègre le pôle France de Toulouse et participe aux qualifications des jeux d'Athènes. Malheureusement, il tombe sur plus fort que lui et quitte la compétition sans médaille. Comme l'exige le règlement intérieur du pôle France de Toulouse, Moloise doit s'en aller. C'est le temps des doutes et des remises en question. "Je ne savais plus où j'en étais, j'ai voulu raccrocher. Je me suis même dit que finalement ce sport n'était pas fait pour moi." Cette petite déprime ne va pas s'éterniser car son grand frère qui pratique également le tækwondo et qui fut même le premier béninois à participer aux Jeux olympiques va l'aider à remonter la pente. "Il a eu les bons mots pour me raisonner. J'ai repris rapidement confiance en moi." Le jeune homme qui a de la famille sur Lyon s'installe entre Rhône et Saône chez l'un de ses oncles.
Se sentant une nouvelle fois soutenu par ses proches, il reprend du poil de la bête et décide de rejoindre le club de tækwondo de Bron. Moloise va vite déchanter. "Je n'avais pas un sou en poche et il fallait payer la licence. Un jour, alors que je m'entraînais, le président du club m'a clairement mis à la porte". Une méthode plutôt surprenante de la part du club brondillant d'autant que l'athlète doit disputer deux semaines plus tard les championnats du Monde. Le jeune Béninois rejoint alors le club de tækwondo de Villeurbanne dirigé par Carlos Rocamora. Enchaînant les bonnes performances, il réintègre en 2006 le Pôle France de Toulouse. "Une sorte de fierté car j'étais de retour auprès des autres athlètes". Le jeune sportif qui revient de loin se qualifie pour les JO de Pékin mais doit absolument trouver un sponsor pour se rendre en Chine. Moloise va faire la rencontre de Halim Brahmi administrateur chez Uni-Prévoyance, dont les deux enfants pratiquent également le tækwondo à Villeurbanne. "J'ai été touché par son histoire et j'ai demandé à ma direction si on ne pouvait pas l'aider." Ses billets d'avions en poche et son hébergement payé, Molo a toutes les cartes en main pour réaliser le rêve de sa vie : repartir de Pékin avec une médaille autour du cou.
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