Vendredi dernier, Jo-Wilfried Tsonga, Thierry Ascione, Gaëtan Muller, Laurent Wauquiez et Yann Cucherat ont dévoilé aux médias, l'organisation d'un tournoi ATP 250, du 20 au 27 mai, au Parc de la Tête d'Or. Retour sur un événement qui a fait beaucoup jaser en coulisses.
Depuis des mois, toute la ville en parle. Huit ans après la disparition du GTPL, Lyon va bel et bien retrouver une épreuve ATP qui se disputera au cœur du Parc de la Tête d'Or, une semaine avant Roland-Garros (du 20 au 27 mai), sur terre battue et dont la dotation sera de 600 000 dollars. Vendredi dernier, dans un salon de l'hôtel Marriott de la Cité internationale, les organisateurs dont le tennisman français Jo-Wilfried Tsonga ont officialisé leur projet. Moribond à Nice en raison d’une difficulté d’accès aux courts, d’un manque de parkings et, il faut bien le dire, d’une passion très modérée des Niçois pour la petite balle jaune, l’open de Jean-François Caujolle a d’emblée trouvé un écho très positif entre Rhône et Saône. "Je voulais changer de lieu depuis deux, trois ans, assure celui qui dirige également l’open de Marseille. On a d’abord étudié, en concertation avec Christian Estrosi [le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, NdlR], la possibilité de faire ce tournoi place Masséna, avec une extension sur la promenade des Anglais.” Avec les tragiques événements du 14 juillet dernier à Nice, cette hypothèse tombe évidemment à l’eau.
Thierry Ascione directeur, Tsonga ambassadeur
Jean-François Caujolle se met donc à la recherche d’une ville susceptible d’accueillir son tournoi. Et c’est Jo-Wilfried Tsonga, qui depuis deux ans organise ses camps d’été (le Tsonga Camp) à Lyon, qui va souffler le nom de la capitale des Gaules. "Le Grand Prix de Tennis de Lyon (GPTL) a marqué mon début de carrière, a expliqué vendredi Tsonga. Aujourd’hui encore j’en ai de très bons souvenirs, j’ai d’ailleurs gardé de très proches amis que j’ai rencontrés là-bas. J’ai toujours plaisir à venir dans cette région où je viens l’été jouer avec de tous jeunes pratiquants sur mes camps." Originaire du Mans, le 12e joueur mondial a noué de solides amitiés à Lyon, notamment avec Gaëtan Muller, président de l'ASVEL et cogérant de la société Sport Plus Conseil, qui gère l’image, les partenariats et les relations presse du joueur de tennis français. Le projet lyonnais va prendre du relief après des échanges informels entre le secrétaire d’État aux sports, le Lyonnais Thierry Braillard, et le coach de Jo-Wilfried Tsonga, le Villeurbannais Thierry Ascione qui sera le directeur de cet open de Lyon. "C'est une fierté, assure Ascione. On va faire de cet événement quelque chose de grand, d'exceptionnel."
Si la ville de Lyon soutient ce tournoi avec la mise à disposition des infrastructures du Parc de la Tête d'Or (4 courts dont un central de 4000 places au Vélodrome), c'est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui sera le "namer" (l'open parc Auvergne-Rhône-Alpes). "Il faut soutenir le sport amateur mais également le sport professionnel, assure le président de la région Laurent Wauquiez. Notre région est la plus sportive de France et il me semble nécessaire de soutenir un tel projet porté en plus par un grand champion." La région qui s'est engagée à révéler la somme engagée dès que le dossier sera totalement bouclé financera 20% du budget de l'open lyonnais.
Quid du tournoi challenger de Lionel Roux ?
Les voyants sont donc au vert mais une question demeure avec la création en juin dernier d’un tournoi challenger (l’open Sopra Steria) initié par l’ancien tennisman lyonnais Lionel Roux. Désireux de fédérer et de ne pas créer de tensions, l’équipe de Jean-François Caujolle a préféré jouer la carte du rassemblement en proposant à Lionel Roux le poste de directeur du tournoi. Ce dernier a préféré décliner cette offre, plutôt alléchante financièrement selon plusieurs sources. Reste à savoir si le challenger va pouvoir continuer d’exister. Alain Terno, responsable sponsoring France à BNP Paribas, est perplexe malgré la qualité du tournoi soutenu par Sopra Steria, le leader européen de la transformation numérique (3,6 milliards de CA en 2015). "En termes de visibilité, de communication, ça me semble délicat d’avoir deux tournois à quatre semaines d’intervalle", souffle Alain Terno.
La Ville de Lyon comme l'a rappelé vendredi, Yann Cucherat l’adjoint aux sports du maire de Lyon souhaite continuer de soutenir le tournoi challenger. "Je me suis engagé auprès de Lionel Roux et son équipe, la subvention [15 000 euros versés au comité départemental de tennis et des achats de places pour un montant de 5 000 euros] sera de nouveau attribuée pour leur deuxième édition", souffle-t-il. Même son de cloche pour la région Auvergne-Rhône-Alpes : "On soutient les deux tournois, indique Laurent Wauquiez, il n'y a aucun problème."