Mais que des solutions de "bricolage" peuvent encore être trouvées pour répondre à l'engouement.
Il y a un tel engouement que le Lou rugby doit refuser des gamins, faute d'infrastructures pour les accueillir. N'est-ce pas une occasion manquée ?
Thierry Braillard : Jamais le rugby n'a disposé de structures aussi importantes à Lyon qu'actuellement. Le Lou a désormais trois terrains, ce qui n'a jamais existé à Lyon. Si cela ne suffit pas, on a la possibilité de louer des terrains juste en face, à Bron Parilly. Encore faut-il que le club nous en fasse la demande ! Je vais aller les voir. Je préfère du bricolage que dire "non" à un gamin.
N'est-ce pas dommage d'avoir déjà "raté" des inscriptions d'enfants ?
Bien sûr. Mais cela se passe aussi au foot. On est submergé par notre réussite : on a tellement donné envie aux jeunes de faire du sport, que tous les clubs utilisent au maximum leurs infrastructures. On a notamment doublé les subventions des clubs. Ils ont donc plus de moyens pour encadrer les jeunes, faire de la promotion... et plus de succès ! Je préfère ça plutôt qu'une ville triste où il n'y aurait pas assez de jeunes dans les clubs...
Ne faudra-t-il pas faire de gros investissements lors du prochain mandat ?
Oui. Il y a déjà eu une rupture sur ce mandat, il faudra aller beaucoup plus loin. Je ne suis pas David Coperfield, on ne récupère pas un retard de 30 ans d'un coup de baguette magique. On a relancé la dynamique. Et on n'a pas attendu le renouvellement du mandat pour lancer des opérations. On construit trois terrains de foot supplémentaires dans le 8e, au clos Layat, on a réalisé la salle d'athlétisme de la Duchère. Collomb a lancé des études pour un grand équipement balnéaire au Confluent. Plus que des gymnases, il faudra aussi faire des salles dédiées, pour l'escrime ou pour répondre au grand boom des arts martiaux.
Malgré vos efforts, Lyon vient d'être très mal classé au palmarès de l'Equipe des villes sportives...
Il y a une conclusion à tirer : il faut que la politique sportive d'agglomération soit plus marquée. Si on cumulait Lyon et Villeurbanne, on serait en tête de ce palmarès ! Le Grand Lyon a déjà pris la compétence pour les clubs professionnels, avec l'idée de ne soutenir qu'un club de haut niveau par discipline. Mais il y a encore un grand travail de coordination à mener pour les équipements de "masse" et de loisir. On aura réussi lorsqu'un maire, avant de lancer une piscine dans sa commune, prendra contact avec le Grand Lyon pour voir si c'est cohérent avec les projets de ses voisins.
Contrepoint
"La Coupe du Monde n'a pas été anticipée"
"Le Lou avait une occasion historique de se développer avec la coupe du monde de rugby. C'est une occasion manquée, car rien n'a été anticipé" peste Lionel Lassagne (UMP), nème2 de l'association de campagne de Dominique Perben (LNH). "En 1998, la ville avait su profiter du mondial de foot pour agrandir et rénover Gerland. Là, c'était l'occasion d'offrir un vrai stade au Lou" précise-t-il, estimant l'affaire révélatrice d'un mandat Collomb qui "n'a pas accompagné le développement du sport" : "les investissements sont restés au point mort", ce qui fait qu'aujourd'hui "Lyon est tout sauf une ville sportive, comme l'a montré le classement de l'Equipe." Il ajoute : "la mairie nous parle toujours de leurs projets, mais ça fait 7 ans qu'ils sont là !" Lassagne trouve en tout cas "débile" l'argument de Braillard d'une "ville submergée" par sa réussite : "Depuis le début de mandat, Braillard est très satisfait de ce qu'il a fait... et même de ce qu'il n'a pas fait ! Mais les Lyonnais ne l'ont pas attendu pour avoir envie de faire du sport. C'est un mouvement que l'on retrouve dans toutes les grandes villes, tout simplement parce que c'est la compensation d'un mode de vie urbain." Au final, Lassagne estime le bilan sportif de Collomb "moyen et sans vision" : "C'est un peu comme vélo'v, lancé sans avoir fait de pistes cyclables... Il n'y a pas de stratégie".
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