Sacré Champion d'Europe 2010 à Birmingham, dimanche dernier, Yann Cucherat a remporté pour la deuxième année consécutive la médaille d'or aux barres parallèles en gymnastique artistique.
Lyoncapitale.fr : Pour la deuxième année consécutive, vous remportez une médaille d'or. Quel est votre sentiment ?
Yann Cucherat : C'est une grande joie, le sentiment du devoir accompli. Cela fait longtemps que je travaille pour aller chercher une belle performance pour ces championnats d'Europe. On ne peut être que satisfait quand ça se termine bien.
Avez-vous fêté ce titre de champion d'Europe ?
Je n'ai pas encore terminé de le fêter (sourires). Avec mes copains de l'équipe de France, le staff et les entraîneurs, on a pu fêter ça lors de la dernière soirée de clôture. Et depuis que je suis rentré en France, j'en profite aussi avec mes amis. La gymnastique est un sport qui demande beaucoup de rigueur dans le travail et très peu d'excès. Lorsque c'est possible, on essaye de se laisser aller.
Cela a-t-il été difficile pour vous d'aller décrocher cette médaille d'or ?
Oui, ça a été très difficile. J'ai un problème d'épaule qui me pénalise depuis six mois. Je dois me faire opérer début juin. J'aurais pu le faire au mois de janvier mais on a pris la décision, avec mon entraîneur, de m'accrocher jusqu'au championnat d'Europe. La préparation a été longue et douloureuse. Quand on se retrouve dans la compétition et que l'on voit le niveau des concurrents, il faut se battre pour une médaille et c'est ce que j'ai fait.
Dans quel état d'esprit avez-vous abordé la compétition ?
Dans un esprit un peu mitigé. Il y a eu des hauts et des bas après cette blessure à l'épaule. Si je me suis engagé dans ces championnats, c'est que je savais que je pouvais faire quelque chose. Mon but, c'était la finale et la médaille d'or. C'était compliqué mais j'avais une chance et j'ai su la saisir. Le plus dur ce n'est pas de faire une performance, c'est de la confirmer. Pour moi cette médaille d'or a encore plus de saveur.
Pouvez-vous nous dire un mot sur les deux autres vainqueurs sur le podium ?
Le Grec Vasilis Tsolakidis termine deuxième aux barres parallèles, un redoutable concurrent. Il a été champion d'Europe en 2005 et finaliste au Championnat du monde, où j'avais terminé 5ème. Il est souvent présent sur les étapes de Coupe du monde. C'est une personne qui tient la distance et la précision. Il est solide et il a une belle gym avec un mouvement original. Il a quand même répondu présent et il n'a fait aucune erreur. Le troisième c'est Hamilton Sabot, un gymnaste français avec qui je m'entraîne, c'est un ami. Il est jeune, c'est seulement son deuxième championnat d'Europe. Deux semaines auparavant, il avait gagné une étape aux internationaux de France à Bercy. Je savais que ça serait un véritable concurrent pour ne pas dire l'un des plus compliqués à battre. Il a fait un beau mouvement et termine troisième ex-aequo avec le Polonais Adam Kierzkowski. Il lui manque encore peut-être de l'expérience.
Quel est votre prochain objectif ?
Le seul que j'ai en tête depuis que j'ai échoué aux Jeux de Pékin, ce sont les J.O de Londres. Je suis conscient qu'on existe qu'à travers les Jeux Olympiques. C'est un objectif ultime pour moi car il me reste deux ans dans la gymnastique. Il y a encore d'autres étapes intermédiaires importantes : les Championnats du monde, les Championnats d'Europe qui vont me permettre de me préparer et de me qualifier pour les J.O.
Avez-vous reçu des félicitations de certaines personnalités politiques lyonnaises depuis votre consécration ?
Oui, Thierry Braillard (adjoint aux sports de la Ville de Lyon) qui suit, à chaque fois, mes performances. Nous avons lié une amitié. Il y a également tout le conseil régional Rhône-Alpes, dont Gwendal Peizerat en tête qui me soutiennent à fond. Je pense que je vais recevoir un petit mot de Gérard Collomb. Et ainsi de la part de tous les élus du 8ème arrondissement (Yann Cucherat s'entraîne à Lyon 8e, NDLR). Il y a une belle émulation lyonnaise qui me pousse à continuer à m'entraîner. Tous ces encouragements me donnent de la motivation supplémentaire. Je les en remercie.