Ce mercredi 2 avril, les Google Glass étaient en vente sur qoqa.fr, au prix de 1 799 euros. Les lunettes intelligentes qui ne sont pas restées longtemps en stock seront-elles bloquées par Google comme le craignent certains internautes ?
Trouver une paire de Google Glass en France tient du miracle. Forcément quand qoqa.fr, spécialisé dans la commercialisation d'un seul produit toutes les 24 heures, a annoncé qu'il vendrait les lunettes intelligentes le 2 avril, beaucoup ont cru à une plaisanterie. Pourtant, malgré les méfiances, dès minuit, date du lancement de l'offre, des milliers d'internautes se sont rués sur le site pour constater les quelques dizaines de Google Glass se sont vendues en quelques secondes. À 12 h, qoqa.fr a relancé l'offre pour un résultat identique. Les lunettes sont parties à la vitesse de l'éclair.
"Faire de la communication plus que de marger dessus"
La commercialisation exceptionnelle de ce produit introuvable en France et réservé aux développeurs américains ne pouvait faire que des déçus, mais le grand gagnant de l'opération reste incontestablement qoqa.fr qui s'offre ainsi un formidable coup de communication. Contacté par Lyon Capitale, Cédric Dagault, gérant du site, confirme la réussite de l'opération tout à balayant les accusations de ceux qui trouvent que les lunettes étaient trop chères : "Aux États-Unis, elles sont vendues à 1 500 dollars hors taxe, et même les Américains ont du mal à les trouver. On parle d'un produit d'exception avec une forte spéculation derrière. Sur eBay, les Glass sont vendues de 2 000 à 2 500 dollars et pour être sincère, nous les avons payées plus autour de 2 000 dollars hors taxe que 1 500. Notre but était plus de faire de la communication que de marger dessus. Nous avons eu de nombreux articles, la mission est donc réussie" (NDLR 2 000 dollars, 1 450 euros hors taxe, environ 1 750 euros TTC).
Des lunettes bientôt bloquées ?
Néanmoins malgré ce succès, Cédric Dagault refuse de donner le nombre exact de lunettes mises en vente suite à un accord de confidentialité avec son revendeur. Le gérant de Qoqa.fr confie cependant quel est le profil des clients qui ont acheté les lunettes : "Nous avons eu beaucoup de sociétés de recherche et développement ainsi que des entreprises curieuses d'acquérir les lunettes. Dans tous les cas. Nous faisons aussi un peu le buzz de Google avec cette vente". Pas sûr que le géant américain voit cette commercialisation d'un bon œil. En effet, les Glass ne sont pas proposées en dehors des États-Unis et surtout Google interdit aux acheteurs de revendre les lunettes à un tiers dans ses conditions générales de vente, tout en menaçant de bloquer les appareils concernés. Cédric tempère ces menaces pourtant bien réelles : "Nous avons fait des recherches et nous n'avons trouvé personne avec des Glass bloquées. Le souci reste les lunettes associées à plusieurs comptes ce qui pourraient mettre la puce à l'oreille de Google. Nous avons acheté des lunettes vierges, il n'y aura pas de problème. Google n'a pas les moyens de savoir si le produit a été acheté via le circuit traditionnel ou ailleurs". Le gérant du site tient cependant à rassurer ses acheteurs : "Nous gérons le SAV. En cas de blocage ou de produits défectueux, nous les échangerons". Effectivement Qoqa garantie les lunettes un an, mais après l'acheteur doit se débrouiller seul.
Une mauvaise affaire pour les particuliers
Reste qu'aujourd'hui les Google Glass à 1 500 dollars hors taxe (1 087 euros) aux États-Unis comme à 1 799 euros via qoqa.fr, sont très loin d'être une bonne affaire. Le produit reste expérimental et s'adresse avant tout aux développeurs et entreprises plus qu'aux particuliers. Selon plusieurs sources, le grand public pourrait acheter une version définitive d'ici fin 2014, à un prix vraisemblablement inférieur à 600 euros. La patience est donc de mise, surtout pour un tel produit sur lequel personne n'a le moindre recul technologique comme éthique. Avec sa caméra intégrée qui filme tout ce que le porteur voit, les Google Glass n'ont pas fini de lancer des débats tout en fascinant. La saga ne fait que commencer.