Mission impossible ? Un ancien d’Infogrames pour sauver Atari

Ce n’est peut-être pas encore la fin pour Atari. Fin janvier, l’ancien géant du jeu vidéo a déposé le bilan et la page semblait déjà tournée. Pourtant, dans un communiqué de presse daté du mardi 5 février, Atari SA annonce que de nouveaux actionnaires vont remplacer le fonds BlueBay (qui détenait 29 % du capital).

La société Ker Ventures, et le fond Alden Global Capital reprennent la participation de BlueBay, ainsi que les créances. Ils se concentreront sur la filiale américaine d’Atari, Alden débloquant 5 millions de dollars pour lui apporter un peu de sursis. Du côté de la branche européenne, Atari renonce à la procédure de sauvegarde en France et souhaite une reprise de cotation en bourse "dans un délai de quatre à six semaines". L’affaire prend une autre envergure quand on apprend que derrière Ker Ventures se cache Frédéric Chesnais, ancien directeur financier et directeur général adjoint d’Infogrames entre 2001 et 2005. Frédéric Chesnais est ainsi propulsé PDG d’Atari. Sa tâche ne sera cependant pas aisée, l’homme a déjà conscience que la situation est "délicate et complexe".

Vaincre la malédiction

Marque légendaire dans le monde des technologies, Atari est aussi synonyme de malédiction. En 1982, elle développe et édite E.T. l’extraterrestre, considéré comme le pire jeu vidéo de l’histoire (en illustration). Les stocks des invendus sont alors enterrés dans le désert du Nouveau-Mexique. La reprise de la marque Atari par Infogrames en 2001 marquera le déclin de l’entreprise lyonnaise de Bruno Bonnell. En 2007, ce dernier est limogé par le nouvel actionnaire BlueBay. Entre-temps, Infogrames devient définitivement Atari, un nom bien plus connu aux États-Unis qui devait lui ouvrir des portes sur le marché international. Malgré tout, Atari ne fera que décliner. Les mauvais jeux s’enchaînent, les pertes se creusent et les licences connues partent vers la concurrence. Pour ne rien arranger, Atari ne parvient pas à gérer la transition entre la génération de la Playstation 2 et celle de la Playstation 3 et passe à côté de la révolution des jeux sur smartphones.

Un ancien pour repartir ?

La page Infogrames est définitivement tournée en 2010 quand Atari quitte Lyon pour s’installer à Paris. L’arrivée d’un ancien élément à la tête du groupe permettra-t-il le renouveau ? Difficile de le dire. Le monde du jeu vidéo est en perpétuelle mutation, actuellement partagé entre les applications mobiles, des consoles en fin de vie et l’arrivée imminente des remplaçantes de la PS3 et la Xbox 360. Autant de domaines qui demandent créativité, financements et souvent licences fortes déjà connues du grand public. Dans ce contexte, le futur d’Atari s’annonce difficile pour ne pas dire impossible.

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