Capture d’écran Cozy Cloud

À Lyon, des citoyens contrôlent leurs données personnelles

Fini les tris de papiers qui durent, fini les traces d'identités laissées sur le net. Au Musée des Confluences, toute la journée de jeudi était consacrée à la protection des données de demain. La Métropole de Lyon, en se proposant comme territoire pilote pour le projet MesInfos, a soutenu ces nouvelles pratiques qui se développent en région lyonnaise.

Lorsque l'on navigue sur internet, toutes nos données sont enregistrées. Éclaté en avril dernier, le scandale du groupe Facebook, qui récupère les données personnelles de millions d'utilisateurs pour les exploiter, en est un exemple. Ces grands groupes, appelés les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), transforment des milliards de données en enjeux commerciaux majeurs.

Le concept du Self Data

Il y a 6 ans, le projet MesInfos de la Métropole de Lyon en coopération avec une quinzaine d'acteurs donc la Cnil (La Commission nationale de l'informatique et des libertés) et la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) est lancé. Le but : créer une plateforme de Self Data avec 300 volontaires testeurs et 8 entreprises. Le concept c'est "la production, l'exploitation et le partage de données personnelles par les individus, sous leur contrôle et à leurs propres fins". En clair, il s'agit de se réapproprier nos données pour les réutiliser dans des contextes qui nous sont favorables. Les individus peuvent reprendre le contrôle sur leurs données et les utiliser à bon escient : c'est l'individu qui choisi avec qui partager ou encore s'il veut être conseillé sur une musique à écouter ou un film à regarder, selon ses goûts, sans être un récepteur passif de la publicité. Le but, c'est d'utiliser nos données, plutôt qu'elles soient utilisées par d'autres. Bien évidemment, si la personne possède un compte Gmail par exemple, Google restera maître de ses données. Pour Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la Métropole de Lyon, "Après la création de google, on a compris que les données sont devenus de nouvelles matières premières. C'est de la responsabilité des acteurs publics de sensibiliser les citoyens sur les risques liés aux données personnelles."

Une Start-up qui propose de redonner à l'utilisateur le pouvoir sur ses données

Et le concept a été matérialisé par la start-up Cozy Cloud. Selon son cofondateur, Benjamin André "L'utilisateur de Cozy Cloud a le choix et il est protégé. Les données collectées dans le Cloud ne sont pas retransmises, et l'utilisateur peut déménager avec ses données lorsqu'il le souhaite". Sur l'interface, plusieurs applications peuvent être ajoutées pour personnaliser son Cloud : banques, assurances, shopping, ou encore opérateurs mobile par exemple. Ces données, regroupées pour l'intérêt de l'utilisateur, vont pouvoir s'entremêler. L'utilisateur pourra, en consultant son compte bancaire, constater sa dépense d'énergie et cliquer sur une icone pour pouvoir regarder sa facture. Des liens peuvent aussi directement renvoyer sur des applications extérieures. Par exemple, l'utilisateur peut décider de relier l'application de la sécurité sociale sur son compte bancaire pour y être redirigé en un seul clique.

Capture d'écran Cozy Cloud

Décentraliser ses données pour les protéger

Le principe de la Start-up permet aussi de décentraliser les données des utilisateurs. D'après Geoffrey Delcroix, chef de projet au département innovation et prospective de la CNIL, "les données d'un seul utilisateur ne sont pas intéressantes et ne valent pas cher. Ce sont les données de millions d'utilisateurs que recherchent les grands groupes". Dans ce cas, la récupération de ses propres données, protégées sur une plateforme telle que Cozy Cloud permet de lutter contre le marché des données personnelles.

De son côté, la Métropole de Lyon, a opté pour une gestion plus intelligente de ces données. Elle quitte les plateformes traditionnelles détenues par les GAFA pour s'orienter vers des logiciels n'exploitant pas les données. "Notre position est d'aller de plus en plus sur des plateformes open source", assure Karine Dognin-Sauze.

 

 

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