Depuis fin décembre, le film Bird Box sur Netflix alimente les débats sur ses "monstres", mais aussi les challenges dangereux qui sont apparus sur les réseaux sociaux. Une théorie permet de voir le film et son influence sur notre monde de manière différente.
Mauvais (télé)film pour certains, incontournable pour d'autres, Bird Box, disponible sur Netflix, alimente plusieurs niveaux de débat. Il y a celui sur l'influence qu'a eu le film sur notre monde, avec l'apparition du Bird Box challenges. Ces défis dangereux ont poussé les gendarmes à poster des messages de prévention (lire ici). Dans le film, les personnages se bandent les yeux pour ne pas voir d'étranges créatures qui rendent fou. Dans notre monde réel, certains s'amusent à se filmer tout en réalisant des actions plus ou moins dangereuses les yeux bandés, puis postent les vidéos sur les réseaux sociaux et les plateformes comme YouTube (cette dernière ayant décidé d'interdire les vidéos de ce genre). Un autre débat interroge sur la nature de ces créatures qui font perdre la raison aux protagonistes de l'intrigue. Si vous n'avez pas encore vu Bird Box, nous vous invitons à arrêter la lecture de l'article ici pour ne pas découvrir des éléments qui pourraient vous gâcher la vision du film.
La nature des créatures
Comme nous l'indiquions dans le paragraphe ci-dessus, la nature des monstres reste un mystère. Le film, comme le roman dont il est tiré, ne montrent pas et ne décrivent pas les créatures qui rendent les gens fous. Lors d'une scène, un personnage sort des dessins, mais il n'est pas précisé s'il s'agit de sa version des faits ou de son imagination. Attaque chimique, démons, Cthulhu... l'interprétation est laissée libre aux spectateurs. Il y a néanmoins une théorie assez intéressante, défendue par Matt Novak du site américain Gizmodo, qui prend une dimension inattendue avec la multiplication des Bird Box challenges postés en ligne.
Les monstres de Bird Box seraient en réalité : les réseaux sociaux ! A l'image des films des années 50 qui utilisaient les invasions d'êtres venus d'ailleurs pour jouer sur la peur d'une invasion communiste, Bird Box serait un miroir de notre société où Facebook, Twitter, YouTube et les autres médias sociaux règnent en maîtres. Selon Matt Novak, l'un des indices évidents serait lorsqu'un présentateur de télévision conseille d'éviter les réseaux sociaux, le pouvoir des créatures passant même par les écrans. La solitude des personnages est également évoquée, tout comme l'incapacité des gens à pouvoir se connecter les uns aux autres, des reproches qui sont régulièrement faits aux réseaux sociaux qui peuvent rapprocher, mais aussi éloigner. Se pose également la question de la nature de ceux qui ne deviennent pas "fous" face aux monstres, refusant de se bander les yeux et qui veulent à tout prix pousser les autres à regarder la même chose qu'eux (influenceurs ou trolls, telle est la question ?).
Enfin, on notera la volonté du personnage principal de faire en sorte que les enfants nés après la catastrophe ne sortent jamais sans les yeux bandés, comme certains aujourd'hui mettent un point d'honneur à garder les plus jeunes loin des écrans et des réseaux sociaux. A plus d'un titre, cette théorie qui mérite largement d'être défendue, rend Bird Box bien plus intéressant. Elle pourrait même pousser certains à revoir le film, tout en gardant à l'esprit que le poison est peut-être déjà parmi nous.